Sur le réseau social Facebook, une vidéo circule montrant une altercation entre des militaires français et des civils ivoiriens. Elle remonte à près de 20 ans.
« Ici, c’est la Côte d’Ivoire, ce n’est pas la France ! quelle humiliation ! quelle intimidation ! » C’est la légende qui accompagne la séquence dont la durée est de 2 min 10 sec. Elle cumule plus d’un million de vues. On constate un checkpoint mis en place par des militaires français sur un pont. La même vidéo est publiée ici et là.
Sur les images, on remarque aussi que la situation finit par dégénérer entre les hommes en tenue militaires et les civils. Une voix crie : « Ici c’est la Côte d’Ivoire hein, tu ne sais pas ça […] on est dans notre pays on peut circuler comme on veut. Ça ne va pas chez toi ? ».
Dans un contexte où la défiance est forte dans les rues contre la présence militaire française dans certaines capitales ouest-africaines voire au-delà, la vidéo refait surface pour prétendre que les militaires français continuent de mener des contrôles de routine en Côte d’Ivoire.
Crise ivoirienne de 2004
A travers une recherche inversée, BenbereVerif a retrouvé l’extrait à partir de 6mn17sec dans ce reportage d’environ 50 minutes, publié sur la plateforme Dailymotion, avec le titre « Extrait 90 minutes Côte d’ivoire 2004 ».
La vidéo a aussi fait l’objet de vérification par d’autres confrères comme l’AFP factuel. L’incident s’est déroulé dans la nuit du 7 novembre 2004. L’armée ivoirienne était en pleine guerre contre les rebelles dirigés par Guillaume Soro. L’aviation ivoirienne a bombardé un camp militaire de la force française, à Bouaké (ville située au centre de la Côte d’Ivoire), tuant huit soldats.
L’incident a fait éclater des manifestations contre la présence militaire française. Les jours suivant, les soldats français ont installé des checkpoints dont celui-ci sur le pont Charles de Gaulles où l’altercation dans la vidéo, qui fait l’objet de cette vérification, a eu lieu.
Alors que la France se retire militairement du Mali, la Côte d’Ivoire demeure importante dans son dispositif militaire en Afrique.