A Bamako, le sable acheminé par les camions se déverse en quantité sur certaines voies publiques. Il forme de petites dunes en bordure des chaussées, causant souvent des accidents.
Le taux élevé des accidents de la circulation routière à Bamako constitue un enjeu majeur, aussi bien pour les citoyens que pour les pouvoirs publics. En effet, les causes des accidents sont multiples, et certaines impliquent directement les comportements inciviques.
Parmi ces causes, l’ensablement des chaussées des principales voies publiques semble passer inaperçu. Alors que le phénomène crée de nombreuses perturbations dans la circulation routière. Les motocyclistes se retrouvent parfois piégés.
Petites dunes
En commune IV du district de Bamako, en raison du boom du secteur de l’immobilier et des chantiers de construction qui se multiplient, le sable est acheminé de la berge du fleuve aux demandeurs. Parfois, les camions remplis de sable ne peuvent contenir tout le produit. Résultat : ce sable se déverse sur les principales routes les plus empruntées par tous types d’engins.
On le constate sur certaines voies, comme celle de Koulikoro-Bamako ou celle qui mène à Kabala, dans la commune de Kalabancoro. Cette pratique s’opère tous les jours et les voies publiques recèlent le sable qui tombe des camions pour former de petites dunes, comme sur la route de l’éléphant vers le monument Cabral– une route qui enregistre des accidents impliquant souvent des motocyclistes.
Aussi, faut-il ajouter que certaines personnes inciviques déversent consciemment du sable sur les trottoirs ou les bas-côtés des routes sans se soucier des conséquences que cela peut avoir sur la circulation routière.
Pour la fluidité de la circulation
La combinaison de tous ces facteurs favorise l’ensablement des principales voies de la circulation. L’ensablement perturbe la qualité de la circulation routière en provoquant des embouteillages et surtout des accidents graves.
Il n’est pas rare que les passagers secourent des motocyclistes qui tombent du fait de l’ensablement, comme sur l’avenue Cheick Zayed, reliant Hamdallaye à Lafiabougou, par exemple. « Le mois dernier, j’ai soulevé un garçon qui était tombé de sa moto. Il roulait à toute vitesse quand sa moto a perdu l’équilibre. Les pneus ont échoué dans le sable situé en bordure de la route menant au monument Ali Farka Touré », témoigne Ibrahim Sidibé, vendeur ambulant.
Les voies sont ensablées sous le regard impuissant des agents de l’assainissement des municipalités du district de Bamako. Ces agents sont conscients des conséquences sur l’état de la circulation. « Récemment, j’ai été témoin d’un accident de la circulation causé par l’ensablement de la route reliant le monument Cabral à celui de l’obélisque. Un motocycliste a heurté un véhicule dont les pneus ont échoué dans le sable bordant le goudron », raconte Oumar Camara, chef du service assainissement et contrôle des pollutions et nuisances d’une mairie bamakoise.
La lutte contre l’ensablement des routes doit mobiliser les jeunes à plus de patriotisme en organisant des journées de désensablement hebdomadaires. D’autant qu’ils sont les plus touchés par les accidents que le phénomène provoque. « Je lance un appel urgent à tous les jeunes des communes, qu’ils organisent des journées écocitoyennes en désensablant les routes pour permettre la fluidité de la circulation routière », propose Camara.