#MaTransition : aller vers une décentralisation approfondie et la IVe République
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#MaTransition : aller vers une décentralisation approfondie et la IVe République

Un État décentralisé et une effectivité rapide du processus de Désarmement, démobilisation et réinsertion (DDR) et la IVe République ont été les principaux sujets abordés au cours du débat public organisé à Tombouctou sur la refondation.

Le traditionnel Benbere Benkan (débat public) a été organisé à Tombouctou, le 5 octobre 2020, pour recueillir les propositions des Tombouctiens sur la refondation au Mali. Ce débat public a permis aux participants de faire plusieurs propositions pour le fondement d’un nouveau Mali.

Abdoulaye Aly, président de la Jeune chambre internationale (JCI) et du Comité des jeunes du quartier de Sankoré, propose des élections couplées pour que le président n’ait pas à chercher la majorité à l’Assemblée nationale. Autrement, nous risquons de retourner à la case de départ, estime-il. Et d’affirmer que des élections couplées nous permettront d’avoir des élus qui porteront la voix du peuple.  Il demande aux Maliens d’accorder une certaine confiance à l’équipe aux manettes de la transition, insistant sur l’importance d’avoir en son sein de technocrates.

Mise en œuvre de l’Accord et aller vers la IVe République

Les missions et les objectifs assignés à la transition ont dominé les interventions au cours du débat avec une forte insistance sur l’importance de la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation. Il a été aussi question de l’effectivité du processus de Désarmement démobilisation et réinsertion (DDR) pour réduire l’insécurité dans la région de Tombouctou.

Fadimata Tandina, présidente du bureau local de la Coordination des associations et ONG féminines du Mali (CAFO) de Tombouctou, estime que « la transition doit avoir comme mission de ramener la confiance entre gouvernants et gouvernés. » « Créer un climat de confiance entre les bailleurs et le Mali. Il faudrait qu’ils aient la certitude que le Mali nouveau qui va naitre pendant cette transition est fiable », ajoute-t-elle.

Pour un nouveau Mali, sans coups d’État, Dramane Traoré, enseignant, propose de passer àla IVe République avec une réforme de la Constitution de 1992. Cette loi fondamentale faisait du Mali un régime purement présidentiel « réduisant les libertés individuelles ». Pour lui, les jalons d’une démocratie nouvelle peuvent être posés avec cette période transitoire, « au lieu qu’une poignée d’hommes se servent de l’appareil d’État alors que d’autre crèvent dans la misère ».

Aussi, estime-t-il que l’administration ne doit plus organiser les élections pour éviter qu’elle ne soit à la fois « juge et partie ».  « C’est la source de tous les problèmes que nous avons aujourd’hui », dit-t-il.

Le pouvoir au peuple

Kadidia Wangara, présidente d’une association qui milite pour la protection des droits des femmes et des jeunes filles en particulier, souhaite une transition inclusive, qui permettra aux citoyens d’apporter leur contribution pour un nouveau Mali. Elle souhaite également le retrait des leaders religieux des affaires politiques du pays.

Nous sommes dans un pays où la démocratie est carrément vidée de son contenu. C’est pourquoi, nous vivons toutes ces situations comme l’injustice, l’insécurité, les problèmes liés aux élections. Pour un Mali nouveau, il nous faut une démocratie nouvelle où le pouvoir est réellement celui du peuple et cela passe obligatoirement par le patriotisme et le changement de comportement de la classe politique au citoyen lambda.

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