#MaTransition : nul ne doit être exclu du processus
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#MaTransition : nul ne doit être exclu du processus

Depuis le renversement du président Ibrahim Boubacar Keita, le 18 août dernier, des voix s’élèvent pour réclamer la mise à la retraite du personnel politique, au profit d’une gouvernance militaire. Or, personne ne doit être exclu du processus de transition.

Le président du Comité national pour le salut du peuple (CNSP), le colonel Assimi Goita, a dévoilé le lundi 21 septembre le nom du nouveau président de la transition. C’est le colonel-major à la retraite, Bah N’Daw, qui va conduire la transition de 18 mois.  Le retraité de 70 ans a été ministre de la Défense en 2014 et aide de camp démissionnaire du Général et ancien président Moussa Traoré, décédé il y a quelques jours. 

Pour certains, les hommes présents sur la scène politique depuis des décennies ne doivent pas participer au processus de transition. Ces politiques, selon eux, sont comptables de la mauvaise gestion du pays, de ses maux depuis l’avènement de la troisième République. Par conséquent, ils doivent se retirer de la scène politique et de la gestion des affaires publiques.

Cette position s’explique par une crise de confiance entre le politique et le citoyen malien d’une part, et d’autres entre les politiques eux-mêmes.  Pendant les travaux de la concertation nationale, d’aucuns étaient surpris de voir des dignitaires du régime déchu au Centre international de conférence de Bamako (CICB)

Perte de valeurs

Tenir le politique pour seul responsable de nos maux, c’est voir le problème à moitié. Le peuple aussi a sa part de responsabilité. Nos électeurs votent en fonction de l’orientation politique des chefs des familles, des chefs de village, des autorités coutumières et religieuses. Nous avons un peuple qui vote essentiellement contre des billets de banque, des pagnes et tee-shirts, du thé et du sucre. Ceux qui sont décriés hier comme aujourd’hui ne sont qu’à l’image de notre société, laquelle est en train de perdre ses valeurs. 

Toutefois, il est important de retenir qu’il ne manque pas d’hommes ou de femmes dans nos partis politiques dignes de confiance. Ils peuvent ne pas faire l’unanimité, mais restent valables dans le processus de reconstruction du pays. Aucun citoyen ne doit être écarté pour sa couleur politique. Il s’agit de rebâtir le nouveau Mali. La contribution de chaque citoyen compte. 

Conflit générationnel 

Comme lors de l’élection présidentielle de 2018, certains souhaitent que les jeunes soient aux commandes. La raison : l’échec de la vieille génération.  On oublie que ceux qu’on appelle « vieux dinosaures » n’ont pas dirigé seuls. L’exemple le plus frappant est celui de l’ancien président Ibrahim Boubacar Keita, dit « IBK », qui a officiellement dédié son second mandat inachevé à la jeunesse. Une jeunesse en laquelle de nombreux jeunes ne se reconnaissent pas, à l’image de l’ancien président de l’Assemblée nationale. Pourtant, nous avons des jeunes à la probité irréprochable, qui évoluent ailleurs, dans d’autres domaines d’activité. Alors, sur quelle jeunesse faut-il compter dans les partis politiques ? Une jeunesse politique qui n’est pas dans le suivisme, responsable et qui doit se battre au sein des partis politiques. Ce combat doit être mené de façon raisonnable sans conflit de génération. 

Le préalable, selon moi, c’est la moralisation de la vie politique malienne : il faut revoir la façon dont sont  créés  les partis politiques pour ne plus avoir des « grins politiques » ou des partis croupions.  Les défis restent énormes pour notre cher Mali. Donc nul ne doit être exclu du processus de transition. 

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