Le déploiement de parajuristes dans la région de Kayes peut être un bon début pour mettre fin à la pratique du « jonya » par des voies judiciaires.
Un atelier de formation de 24 parajuristes pour assister les victimes et sensibiliser sur le phénomène de l’esclavage par ascendance dans la région de Kayes est en cours à Bamako. Il est organisé dans le cadre du programme recherche action contre l’esclavage et la migration forcée à Kayes (EMifo), en partenariat avec d’autres acteurs engagés dans la lutte.
Dans le souci d’apporter une réponse judiciaire à la problématique du « jonya » dans la région de Kayes, le projet EMifo va déployer une cohorte de parajuristes pour soutenir les personnes refusant d’assumer le statut de « jon ». Du 16 au 27 novembre, 24 jeunes originaires de la première région administrative du Mali seront outillés en techniques de défense des droits humains.
Sensibiliser les plus jeunes
A Kayes, des activistes de la lutte contre le « jonya » sont régulièrement victimes de violences. Début septembre, 4 militants anti-esclavagistes ont été tués dans le cercle de Nioro du Sahel. Les actions de justice aboutissent rarement, selon des organisations de défense des droits humains.
Selon Aguibou Bouaré, le président de la Commission nationale des droits de l’homme (CNDH), le respect des droits humains et leur protection par l’État ne sont pas une œuvre de charité.
Au cours des deux semaines de formation, les bénéficiaires suivront au total 8 modules portant, entre autres, sur l’histoire de l’esclavage dans le Sahel et la médiation communautaire. A l’issue de la formation, les bénéficiaires, en plus d’assister juridiquement les victimes, vont aussi aider à leur réinsertion socioéconomique, et sensibiliser les plus jeunes.
« Enrayer ces tares sociales »
« L’ampleur des défis commande une mobilisation tous azimuts pour enrayer ces tares sociales », a déclaré Pr. Amadou Keïta, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique lors du lancement de la formation.
La problématique du « jonya », avec son lot de victimes, doit désormais avoir une réponse judiciaire en plus des approches communautaires. Le déploiement de parajuristes est un bon début pour mettre fin à cette pratique par des voies judiciaires.
Après 60 ans de migration à travers le monde, je ne crois pas à un programme de sensibilisation pour que les Soninké abandonnent leurs coutumes esclavagistes.
La seule façon de les sensibiliser, c’est la prison et une amende de 10 millions minimum…