#MaliSansVBG : il faut inclure aussi les victimes survivantes des conflits
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#MaliSansVBG : il faut inclure aussi les victimes survivantes des conflits

Les préoccupations et maux des survivantes du conflit et celles affectées par l’insécurité doivent être pris en compte dans le processus de paix et dans notre plaidoyer et activisme.

Au cours des 16 jours d’activisme, nous ne devons pas oublier un groupe important de victimes survivantes, touchées par la situation sécuritaire au Mali. C’est non seulement nécessaire, crucial, mais aussi une question de droits humains.

Cette inclusion est très importante, car les conflits induisent et engendrent souvent la violence basée sur le genre, notamment les abus sexuels. Il est important de rappeler que le plus souvent, les femmes sont celles qui sont ciblées dans ces cas. Les femmes sont les plus exposées aux abus sexuels, car elles sont socialement subordonnées et jouent un rôle social dans la production et la transmission de la culture. En outre, la perception sociale de la femme en tant que propriété peut inciter les parties belligérantes à les violer comme moyen de revendiquer cette propriété.

Réparation

Le conflit malien n’est pas une exception, car il a touché de nombreuses femmes, qui ont été victimes de viols, de mariages forcés et d’autres formes de violence basée sur le genre. Et elles constituaient 75% des 300000 personnes déplacées en 2016. Cependant, les différents acteurs impliqués dans l’élaboration et la signature de l’accord pour la paix et la réconciliation n’incluaient pas suffisamment les femmes, leurs préoccupations ou les organisations défendant leurs droits.

Pourtant le Mali est signataire de la résolution 1325 du Conseil de sécurité des Nations unies, qui exige la participation des femmes aux efforts de paix et de sécurité. Donc, si nous voulons que la paix tant souhaitée se réalise, nous devrons démarginaliser et centraliser les préoccupations des femmes. Cela passe par la réparation – en particulier psychologique – pour les survivantes d’abus sexuels ou toutes autres violences basées sur le genre. C’est d’autant plus important que les abus sexuels, en particulier sous la forme de viol, ne sont  pas seulement des violences à l’égard des victimes de l’acte, mais constituent une arme de guerre destinée à humilier le groupe de victimes.

Conséquences psychologiques

Ainsi, nous remarquons qu’à cause de la crise au Centre, 263 personnes déplacées vivent dans des situations inhumaines dans les périphéries de Bamako, avec des répercussions graves sur la vie des femmes.  Au Nord, les femmes étaient les plus touchées, soumises à de nombreuses formes de violences basées sur le genre. Selon ONU Femmes, il y a eu plus de 100 cas de viol, à la fois individuel et de gang. L’âge des victimes varie entre 9 à 70 ans. Ceci doit nous interpeller, car ces violences sexuelles ont des répercussions à long terme sur la vie des survivantes.

Ainsi, la personne violée est « revictimisée » à travers les stigmatisations et, plus important encore, les conséquences psychologiques sur le bien-être de la personne sont horribles et affectent leur vie. Il est donc important que les acteurs impliqués dans le processus de paix soient conscients de ces problèmes, qui peuvent affecter terriblement les populations dans les zones du pays touchées par le conflit et l’insécurité.

Participation active des femmes

Plus important encore, le Mali et ses partenaires pour la paix et la sécurité doivent mettre l’accent sur la prise en charge des survivantes, y compris celles qui sont victimes de déplacements. À cet égard, il est important que les femmes aient le choix de jouer un rôle. De plus, l’inclusion des femmes dans le processus de paix malien ne devrait pas consister à choisir des femmes politiques ayant des ambitions personnelles. Dans toutes les régions, il faudrait une mobilisation nationale des femmes pour la paix.

Ainsi, la participation des femmes au processus de paix et de réconciliation au Mali devrait inclure les femmes locales dont les actions ne sont pas prédéterminées par le biais de la « professionnalisation d’une poignée de femmes médiateurs qui adaptent et acquièrent rapidement les compétences et connaissances acquises au cours des formations ».

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