Mali : accès à la contraception, un droit pour les jeunes
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Mali : accès à la contraception, un droit pour les jeunes

Depuis 2002, le Mali a adopté une loi en matière de santé de la reproduction autorisant la planification familiale et la contraception. L’accès à ces services est un droit pour les jeunes.   

Au Mali, la loi régissant la santé de la reproduction prévoit la prise en charge des groupes vulnérables que constituent les femmes, les enfants et les jeunes adultes afin de réduire la mortalité et la morbidité maternelle, infantile et juvénile. Et promouvoir ainsi le bien-être de tous les individus.

L’objectif est de permettre à chaque individu de mener une vie sexuelle responsable, satisfaisante et sans risque. Elle stipule, par ailleurs, que l’orientation, l’information, l’éducation, la communication, la recherche, les moyens, les méthodes et, de manière générale, tous les services en matière de de santé de la reproduction sont des droits reconnus sur l’étendue du territoire national.

Accès avec des garde-fous

En effet, l’article 14 de la loi indique : « Toute personne majeure peut, sur son consentement écrit, bénéficier d’une méthode de contraception irréversible ». Toutefois, concernant une femme en couple, l’accord du conjoint est obligatoire.

Cependant, selon les dispositions de la loi SSR, sur avis médical confirmé par une contre-expertise, toute femme mariée dont la vie pourrait être menacée par la survivance d’une grossesse peut, sur son seul consentement écrit, bénéficier d’une méthode de contraception irréversible.

L’article 13 explicite : « L’interruption volontaire de la grossesse ne saurait en aucun cas être considérée comme une méthode contraceptive, précise le législateur. Il est interdit tout avortement qui consiste dans l’emploi de moyens ou de substances en vue de provoquer l’expulsion prématurée du fœtus, quelque soit le moment de la grossesse où cette expulsion est pratiquée par tout motif autre que : la sauvegarde de la vie de la femme enceinte, lorsque la grossesse est la conséquence établie d’un viol ou d’une relation incestueuse, à la demande expresse de la femme enceinte ».

Une loi à parfaire

Si la présente loi sur la santé de la reproduction octroie des droits à la contraception aux jeunes, elle ne demeure pas sans failles et doit intégrer un point essentiel : l’âge des adolescents. La maturité n’est mentionnée que dans l’article 14 pour une contraception irréversible (contraception à long terme voire la stérilisation). Pour les autres types de contraception, l’âge n’est pas indiqué. Ce qui donne accès aux jeunes de moins de 18 ans aux services de contraception, même si certaines personnes s’en plaignent.

Les jeunes de moins de 18 ans doivent-ils avoir accès aux services de contraception ? Diodo Diallo, conseillère en santé de la reproduction à ASDAP, donne des éclaircissements : « Si un jeune de 15 ou 16 ans vient nous voir pour se planifier, notre devoir est de lui donner des conseils et renseignements sur la méthode choisie. Si vous voyez qu’une jeune de cet âge vient vers nous, ce qu’elle est active sexuellement et est consciente de la nécessité de prévenir des dangers comme les grossesses non désirées et les maladies sexuelles transmissibles ».

« Laissez une telle jeune retourner à la maison sans planification serait irresponsable de notre part. Cela reviendrait également à l’exposer tout en sachant les risques et dangers qui peuvent survenir », conclut-elle.

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