Depuis la présidence d’Amadou Toumani Toure, la mise en place d’un guichet unique et autonome de gestion des élections est au cœur du débat sur les élections au Mali. Créée dans la nouvelle loi électorale, l’Autorité indépendante de gestion des élections (AIGE) a des responsabilités dans le processus électoral sur lesquelles « Benbere » revient.
La principale innovation de la nouvelle loi électorale réside dans la création de l’AIGE, une entité préconisée lors des Assises nationales de la refondation. Les fonctions de cette autorité, sommairement définies par l’article 4 de la nouvelle loi électorale, englobent une série de responsabilités cruciales. Benbere décrypte en sept points les missions clés de cet organe.
1. Organisation et gestion des opérations électorales et référendaires
Au cœur de la mission de l’AIGE réside l’organisation et la supervision de toutes les opérations référendaires et électorales. Cette responsabilité implique la coordination de chaque étape du processus, depuis la préparation des scrutins jusqu’à la proclamation des résultats provisoires. En agissant en tant que pilier central de tout le processus, l’AIGE œuvre à garantir la transparence, l’équité et la crédibilité des élections.
2. Gestion du fichier électoral
La construction, la gestion, la mise à jour et la conservation du fichier électoral revêtent une importance cruciale. L’AIGE s’emploie à assurer l’intégrité de cette base de données, garantissant ainsi l’exactitude des listes électorales et renforçant la confiance des citoyens dans le processus démocratique.
3. Réception et transmission des candidatures
L’AIGE assume la responsabilité de recevoir et de transmettre les dossiers de candidatures pour les élections des députés à l’Assemblée nationale, des conseillers nationaux et des conseillers des collectivités territoriales. Cette étape est essentielle pour garantir la pluralité des voix et la représentativité au sein des institutions.
4. Sécurité et intégrité des données électorales
L’AIGE défend fermement la sécurité, la fiabilité, la confidentialité et l’intégrité des données électorales, agissant comme un rempart contre toute menace. En garantissant une gestion sûre des informations, l’institution renforce la confiance du public dans le processus électoral et souligne l’importance de la confidentialité des choix individuels.
5. Gestion des opérations électorales
Du dépouillement des bulletins de vote à la centralisation des résultats, l’AIGE orchestre les opérations électorales. Chaque étape est soumise à une surveillance constante pour prévenir toute irrégularité et assurer la légitimité des résultats. Elle procède également à la publication des résultats provisoires des élections.
6. Coordination des observateurs et formation électorale
L’organe facilite la participation éclairée des citoyens en coordonnant les observateurs nationaux et internationaux. Elle s’engage également dans la formation électorale, garantissant que les citoyens comprennent les enjeux et les processus électoraux, renforçant ainsi la robustesse du système démocratique.
7. Responsabilité financière et collaboration institutionnelle
En tant que gestionnaire financier des opérations référendaires et électorales, l’AIGE élabore son budget annuel avec prévoyance. Sa collaboration avec l’administration, les partis politiques et la société civile se matérialise à travers des cadres de concertation permanents.
Cette ouverture au dialogue renforce la crédibilité et l’efficacité de l’AIGE. Elle joue également un rôle de vigie en dénonçant toute infraction aux autorités judiciaires compétentes, contribuant ainsi à la préservation de l’État de droit.