Dans ce billet, le blogueur Anassa Maïga explique pourquoi, selon lui, les jeunes candidats aux législatives n’arriveront pas à grand-chose dans le cercle de Gao.
Le 22 janvier 2020, le Conseil des ministres a annoncé la convocation du collège électoral pour les élections législatives prévues ce 29 mars. Le second tour aura lieu le 19 avril 2020. Dans le cercle de Gao, comme partout ou presque dans le pays, la nouvelle a provoqué un branle-bas au sein des formations politiques, mais surtout la jeunesse. Des jeunes ont même déjà fait savoir leurs intentions de se présenter pour devenir députés à l’Assemblée nationale.
La motivation première de ces jeunes candidats à la députation, notamment dans le cercle de Gao, est « le changement ». « Ce qui nous motive à vouloir concourir au pouvoir législatif, c’est de porter les attentes des populations du cercle de Gao. Pendant le mandat en cours, nos populations ont été les oubliées des questions soulevées à l’Assemblée nationale. La faute en revient à ces députés qui ont été totalement inexistants. », confie Abdoul Touré, un jeune leader de Gao.
Un système électoral favorisant les vieux
Le système électoral, dans la majeure partie de notre pays, ne respecte pas le jeu démocratique qui laisse le libre choix à chaque citoyen de voter. Dans le cercle de Gao, particulièrement, il y a des zones où le choix des populations a toujours été influencé par des leaders communautaires, des cadres, etc.
La circonscription électorale du cercle de Gao n’a que 3 députés pour les 7 communes. Ce qui pousse à des alliances de fortune, qui ne laissent aucune chance aux jeunes. Il n’y a réellement d’élections que dans la commune urbaine de Gao. Et c’est là où les jeunes auront la chance de remporter la majorité de leurs voix.
Sur ces 7 communes, nous avons 6 communes rurales. Dans certaines communes rurales, les électeurs votent pour leurs parents, les cadres de leurs villages ou pour les chefs de village. Dans d’autres, c’est encore pire : le risque de bourrage d’urnes est grand en raison du fait que le seul chef de la communauté peut, selon certaines indiscrétions, voter à la place de tout le monde.
« Dans les poches des vieux »
Le seul schéma pouvant permettre aux jeunes d’avoir la chance de ne pas jouer que les figurants serait que les grandes formations politiques les choisissent comme candidats. Malheureusement, ce ne sera pas du tout le cas.
Les vieux dinosaures de la politique ne lâchent pas. « Les élections sont déjà dans les poches des vieux », estime Abourhamane Dicko, un observateur de la politique locale. Avant d’ajouter : « Quoi qu’on puisse dire, les vieux ont sacrifié leur vie pour et dans la politique. Ce qui n’est pas le cas de beaucoup de jeunes qui surfent plus sur le populisme ou l’opportunisme. » Autant dire que les jeunes ne peuvent que rêver pour ces élections législatives. Ils ne peuvent que jouer les figurants.
Way
Bonjour, très intéressant cet article .
Après avoir explique les difficultés auxquelles les jeunes sont confrontés dans les demarches politique .
Comment peut-on sortir dans cette politique de l »achat et de ma famille ?