Le 29 juillet, le blogueur Issouf Koné a accompli son devoir citoyen, le vote, à l’école publique de Doumanzana, dans le quartier de Djélibougou. Il dit avoir fait un constat qui l’a bouleversé : les personnes âgées sont plus préoccupées par le vote que les jeunes, alors que ça devrait être l’inverse.
En 2014, quelqu’un m’avait raconté l’histoire de ce vieillard qui avait environ 95 ans, aveugle et presque pas à mesure de pouvoir marcher et qui malgré tout, s’était rendu en 2013 dans un bureau de vote de Bamako pour crier à tout le monde qu’il est là pour voter IBK.
Le vieux, conscient du fait que les gens peuvent profiter de son handicap pour le faire voter pour une autre personne, a ajouté qu’il ne pardonnerait pas à celui qui irait poser son index sur un autre candidat qui ne soit pas IBK.
Que des personnes âgées dans la queue
Cette histoire m’avait sérieusement marqué. Il a fallu cette année 2018 pour que moi, qui vote pour la première fois, je me rende compte que, contrairement à ce qu’on croit, les personnes du troisième âge sont plus motivées que les jeunes pendant les élections.
À l’école publique de Doumanzana, en commune I du district de Bamako où j’ai voté, je suis arrivé aux environs de 10 heures du matin. Imaginez ma surprise une fois sur place: que des personnes d’un âge avancé dans la queue pour la plupart.
Pour confirmer l’ampleur de cette tendance, j’ai décidé de faire le tour des bureaux de vote de ma commune, après avoir terminé de voter. Et ma petite enquête m’a fait constater que je ne m’étais pas trompé. Les vieux étaient plus nombreux que les jeunes dans presque tous les bureaux que j’ai sillonnés et cela m’a énormément gêné.
Il faut que ça change
Le vote est un devoir de citoyen. Au Mali, la jeunesse représente plus de 70 % de la population. C’est vrai que tous ne sont pas en âge de voter mais les jeunes de 18 à 35 sont nombreux. Pendant une élection, c’est tout l’avenir d’un pays qui se décide, et qui dit avenir d’un pays dit avenir de la jeunesse.
Je ne supporte plus d’entendre tout le temps de grands gaillards et des jeunes filles de 25 à 35 se lamenter d’être dirigés par des vieux, alors qu’ils n’ont même pas le courage de se lever de leur couette pour accomplir l’acte le plus élémentaire de l’engagement politique, le vote. Les vieux sont déjà au soir de leur vie et s’ils font l’effort d’aller voter, ils le font pour nous. À la jeunesse maintenant d’être plus consciente de cela et de réellement s’impliquer dans la vie publique. Cet engagement commence par le vote.
J’attends de voir la tendance s’inverser au second tour, si second tour il y a.
Triste réalité hélas!