Financement des élections au Mali : d’où viendront les fonds ?
article comment count is: 0

Financement des élections au Mali : d’où viendront les fonds ?

Entre brouille diplomatique avec des partenaires et déficit budgétaire, comment le Mali pourrait mobiliser les ressources nécessaires au financement des élections devant conduire à la fin de la Transition ?

Tout État qui se dit souverain, et se veut respectueux des autres, doit pouvoir financer ses élections générales. Ce devoir régalien a longtemps manqué au Mali, à l’instar de beaucoup d’autres pays africains au sud du Sahara, où le financement des élections était assuré exclusivement par des partenaires techniques et financiers, à travers les organismes des Nations unies, notamment le PNUD, et l’Union européenne. Depuis 2013, la tendance a commencé au Mali, qui inscrit désormais dans son budget national de l’année électorale le financement d’une bonne partie de ses élections générales.

Selon un responsable du ministère de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, la présidentielle de 2013, organisée par la transition dirigée par Dioncounda Traoré, avait « coûté 65 milliards de francs CFA », dont une grande partie a été financée par les partenaires extérieurs. Quant au Mali, précise la même source, il a contribué à hauteur de 25 milliards de francs CFA de son budget national.

Principal bailleur

Sous le régime du président déchu, Ibrahim Boubacar Keita, les élections législatives de 2013 ont été organisées sur financement du budget national. Et, depuis, le pays a toujours inscrit dans son budget de l’année électorale le financement des élections.

En effet, pour le référendum du 18 juin 2023, les élections des conseillers des collectivités, des législatives et de la présidentielle de février 2024, reportée à une date ultérieure, la loi des finances 2023, malgré un déficit global, avait prévu 70,750 milliards de FCFA pour les dépenses électorales.

Mais les partenaires contribuent toujours au financement des élections au Mali. La preuve : à travers le Projet d’appui aux réformes et aux élections au Mali (PAREM), mis en œuvre depuis le 1er juillet 2021, le PNUD et ONU-femmes continuent d’apporter un accompagnement technique, financier, matériel et logistique en vue du renforcement des capacités des principaux acteurs impliqués dans les réformes politiques et institutionnelles et dans le processus électoral.

D’ailleurs, ce projet fait suite à une requête officielle des autorités de transition adressée au Secrétaire général des Nations unies en novembre 2020, sollicitant « un appui de l’ONU et des partenaires techniques et financiers » en vue de renforcer les capacités du Mali à relever les défis majeurs, notamment l’achèvement de la réorganisation territoriale, la relecture de la loi électorale, de la loi organique et de la charte des partis politiques et l’organisation des opérations électorales et référendaires.

Au regard des divergences géopolitiques avec certains partenaires extérieurs, et le déficit chronique du budget national, le financement reste un défi de taille pour une bonne organisation des élections et un retour apaisé à l’ordre constitutionnel.

Est-ce que vous avez trouvé cet article utile?

Partagez-nous votre opinion