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Le deuxième mandat sera difficile à gérer pour IBK

Le président IBK a été réélu par une minorité de la population malienne. Il devra gouverner avec une large coalition afin d’avoir la légitimité minimale nécessaire, écrit le blogueur Aliou Diallokei.

D’après les résultats du deuxième tour de la présidentielle, confirmés ce lundi 20 août par la Cour constitutionnelle, le président Ibrahim Boubacar Keita (IBK) a été réélu  avec 67,16%. A première vue, c’est un score honorable. Mais ce qui cloche, c’est le taux de participation : seulement 33,55%  des 8,462 millions de personnes inscrites se sont déplacées pour voter.

IBK a donc été élu par à peine 1,8 millions de personnes, soit moins d’un quart des inscrits. Cela signifie qu’IBK a été réélu par une petite minorité des Maliens.

IBK a du pain sur la planche

Être élu avec un tel score et un tel taux de participation n’est pas une victoire glorieuse à mon avis, même si on ignore le manque de crédibilité du scrutin. C’est un sacré défi pour lui de diriger une majorité de gens qui n’ont pas voté pour lui. Un président d’une République démocratique a besoin du soutien et de l’accompagnement de plus de la moitié de sa population pour bien exercer son mandat. C’est cela même le fondement d’une démocratie.  C’est ce qui rend un président légitime aux yeux de sa population et du monde.

Cette majorité de Maliens qui ne se reconnaît pas dans le second mandat sont à gérer avec tact durant les 5 ans à venir. Pour un oui ou pour un non,  ils sont capables d’occuper les rues, et n’ont pas besoin d’avoir une carte d’électeur pour aller manifester. Nul ne peut jamais savoir comment se termine l’expression de la rue.

Ce qu’il doit faire

IBK doit gouverner avec une large coalition pour compenser la minorité qui l’a élu. Il doit s’impliquer de façon personnelle pour gagner la confiance des Maliens afin de diriger le pays avec légitimité minimale nécessaire.

Certains d’ailleurs croient qu’il doit rester pour terminer ce qu’il a commencé, c’est une seconde chance à saisir donc. Il doit inviter ses partisans à la retenue, à la sagesse, à ne pas faire du triomphalisme au risque de se confronter  à la « majorité silencieuse » qui pourrait vouloir en découdre avec le régime.

Aux partisans des autres candidats

Une élection a eu lieu, même si elle n’a pas été idéale. Malgré toutes les contestations, les accusations de fraudes, de bourrage d’urnes, d’achat de conscience, d’instrumentalisation de l’administration, un président a été élu.  Les opposants frustrés doivent user des voies et recours prévus par la loi. Toutes autres voies qui incluraient la violence et qui seraient susceptibles d’engendrer une crise postélectorale doivent être évitées. Notre pays souffre déjà et a du mal à se réveiller de la crise de 2012. Chaque acteur politique, qu’il soit du pouvoir ou de l’opposition, doit au moins éviter d’empirer la situation, à défaut de pouvoir l’améliorer.

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