Le premier tour de l’élection présidentielle s’est déroulé ce dimanche dans un contexte sécuritaire très tendu, surtout dans les régions du Nord et du Centre. Dans la région de Tombouctou, les électeurs sont sortis massivement dans les grandes villes, mais le scrutin n’a pas pu se tenir dans certains villages. Sur 837 bureaux, le vote a été empêché dans 84, soit 10 % de l’ensemble des bureaux de vote, note le blogueur Alhousseini Alhadji.
Les Tombouctiens sont sortis en grand nombre pour accomplir leur devoir civique. Pourtant, moins d’une semaine avant l’élection, des affrontements violents entre Noirs et Arabes avaient fait craindre une perturbation des élections. Pendant trois jours, presque tous les commerces n’ont pas été ouverts et l’ambiance de la campagne a été morose.
En dépit de cette psychose liée à l’insécurité, les électeurs de la cité mystérieuse sont sortis très tôt pour voter. Dans tous les centres de vote, l’affluence était au rendez-vous. Devant les bureaux, les files d’attente étaient constituées en majorité de femmes. L’engouement se lisait sur leurs visages. Même les personnes âgées et handicapées qui tenaient à accomplir leur devoir citoyen se sont fait accompagner jusqu’à leur centre.
Important dispositif sécuritaire.
La sécurisation de l’élection était assurée intégralement par les forces armées maliennes. Une vingtaine de militaires étaient postés à chaque centre de vote. Ils contrôlaient chaque personne avant d’accéder au centre.
Contrairement aux rumeurs qui ont circulé, les forces étrangères n’ont à aucun moment assuré la sécurité des centres de vote qui étaient tenus entièrement par les militaires maliens. Cependant on pouvait voir en ville des patrouilles de la Minusma et du contingent suédois.
Bureaux de vote délocalisés
Il n’est pas surprenant de constater que beaucoup de bureaux de vote de la région de Taoudéni ont été installés à Tombouctou pour des raisons de sécurité. De tout temps, la mairie de la commune de Salam qui dépend de Taoudéni, a toujours été basée à Tombouctou-ville.
Cette délocalisation a empêché plusieurs personnes de voter. Certains, venus à leur centre carte en main, n’ont vu leur nom nulle part. D’autres fatigués de faire le tour des différents bureaux de vote ont finalement décidé de rentrer chez eux sans voter.
Au centre de vote de l’école de la paix, où étaient installés des bureaux de la commune de Salam, aucun observateur n’était visible. Des électeurs nous ont confié qu’ils avaient vu une autorité locale chasser des observateurs venus en début de matinée.
Vote perturbé dans certains villages
Aucun incident n’a été signalé dans les grandes villes comme Tombouctou, Diré ou Goundam. Cependant, certains villages n’ont pas pu voter. Dans le cercle de Rharous, plusieurs localités n’ont pas pu voter sous la menace d’individus armés. Il s’agit entre autres de Benguel, Dalakoyra, Naana, toutes sur la bande du fleuve Niger.
A Infazouane, à une quinzaine de kilomètres de Tombouctou, deux individus armés qui tentaient d’empêcher le vote ont été arrêtés. Dans toute la région de Tombouctou, sur 837 bureaux de vote, le vote a été empêché dans 84, soit 10 % de l’ensemble des bureaux de vote.