#DjanwKaoural (Paix)

Depuis 2012, à la suite au coup d’État du 22 mars et la rébellion indépendantiste partie de Kidal en janvier de la même, le Mali reste confronté à de nombreux défis de gouvernance et de sécurité. Si en 2015 la signature entre le gouvernement malien, la Plateforme et les ex-rebelles de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) de l’accord pour la paix et la réconciliation a été considérée comme une étape importante dans la sortie de crise, le bilan reste mitigé plus de cinq ans plus tard. Au contraire, la crise a pris de l’ampleur et l’épicentre de la violence a glissé du nord vers le centre du pays.

Dans le pays, la violence armée s’est accrue et répandue. Les attaques qualifiées de « terroristes » ciblent aujourd’hui les symboles et les représentants de l’État, telles que les Forces de défense et de sécurité ainsi que les forces partenaires comme la mission onusienne (Minusma). La violence n’épargne pas chefs religieux et traditionnels, percepteurs d’impôts et les enseignants, qui sont menacés, enlevés et assassinés.

En 2019, environ 750 écoles étaient fermées au Mali selon le Bureau de coordination des Nations unies pour les affaires humanitaires (OCHA). Outre l’activisme des groupes qualifiés de « terroristes », l’insécurité est liée à la résurgence des conflits locaux impliquant les communautés et la montée de la criminalité organisée transnationale. Les conflits locaux, en plus des conséquences humanitaires, impactent la cohésion sociale. Ils résultent, pour la plupart, de tensions liées à l’exploitation des ressources naturelles, aux luttes de pouvoir locales (mairie, chefferie, imamat) et contre l’ordre social ainsi qu’aux tensions entre l’État et certaines communautés.

La dégradation de l’environnement sécuritaire a servi de terreau fertile à l’émergence de groupes d’autodéfense et de milices sur une base communautaire. Rendues vulnérables, faute de débouchés professionnels, de présence des services étatiques avec une hausse du taux de déscolarisation, les populations notamment les jeunes des régions du centre du Mali, souffrent le martyr.

Pour remédier à cet état de fait, de nombreux partenaires nationaux et internationaux soutiennent l’État du Mali à travers plusieurs initiatives. C’est dans ce cadre que le Programme jeunesse et stabilisation (PROJES) – financé par l’Union européenne et mis en œuvre par la GIZ – appuie, depuis début 2019, le gouvernement malien dans ses efforts de renforcement de l’offre et de l’accès aux services de base, de la promotion de la cohésion sociale et communautaire ainsi que de création de nouveaux revenus et d’emplois au profit des jeunes. Le PROJES s’inscrit, ainsi, dans la stratégie régionale d’intervention de l’Union européenne au Centre du Mali. Doniblog, la communauté des blogueurs du Mali, s’est fixée aussi comme objectif de contribuer à la restauration de la cohésion sociale au Mali. Ainsi, afin de consolider les résultats déjà obtenus par le PROJES, les deux organisations s’associent pour mettre en œuvre la campagne intitulée « DjanwKaoural », qui veut dire « paix» en dôgôssô et fulfulde.