#DjanwKaoural : face à l’insécurité, des brigades villageoises se mobilisent
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#DjanwKaoural : face à l’insécurité, des brigades villageoises se mobilisent

Dans plusieurs localités de la région de Mopti, des brigades villageoises s’organisent pour lutter contre l’insécurité, avec parfois des moyens rudimentaires.

Il est minuit. Muni d’une torche, d’un gourdin et d’un talkie-walkie, Abdoulaye rejoint le groupe de jeunes patrouilleurs qui veillent sur le village par rotation depuis bientôt deux ans. La brigade villageoise compte une centaine de membres actifs, provenant de différentes communautés.

L’objectif de la brigade dite de « surveillance » vise à protéger les personnes et leurs biens dans un contexte sécuritaire difficile, favorable à l’émergence de groupes armés non étatiques et du grand banditisme ainsi que la prolifération des armes de toutes sortes.

Atteintes aux libertés

Depuis 2015, le centre du Mali est en proie à des violences, tuant sans distinction civils et militaires. La dégradation des conditions sécuritaires a mis à mal les rapports sociaux, en particulier dans la région de Mopti.

Hormis les capitales régionales et quelques chefs-lieux de cercles et communes, les populations vivent soit sous le joug de groupes armés radicaux ou de milices d’autodéfense. Les nouveaux maitres y soumettent les populations à des règles strictes et arbitraires, qui attentent à la liberté de mouvement et à l’intégrité physique des personnes sous leur férule.

Dans de nombreux villages, les organisations de jeunes se mobilisent pour combler le vide, à travers des initiatives locales de veille et de sécurité. Comme c’est le cas du village d’Abdoulaye, que nous n’allons pas nommer pour des raisons de sécurité.

Épée de Damoclès

Fin 2019, après une série de vols et un assassinat mystérieux, l’idée de la brigade a émergé afin de permettre aux habitants du village de retrouver la quiétude. Environ trois ans plus tard, les résultats sont satisfaisants même si le mode opératoire divise. Plus d’une cinquantaine de voleurs présumés ont été appréhendés. Souvent, les infortunés sont ligotés, sommés de quitter le village pendant un temps pour les autochtones.

Quant aux noctambules qui passent par le filet des patrouilleurs, ils sont verbalisés et s’acquittent d’une amende qui sert au fonctionnement de la brigade en plus des contributions volontaires et les cotisations.

Les activités de la brigade ont permis de dissuader les individus mal intentionnés. Mais l’insécurité demeure une épée de Damoclès suspendue sur les têtes des habitants. Et pour cause. L’activisme de groupés armés extrémistes violents y est omniprésent. Ils y prélèvent la zakat et imposent un code de conduite et vestimentaire contraignant.

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