#OùEstMonÉtat : l’axe Bandiagara – Bankass sous la loi des « djihadistes »
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#OùEstMonÉtat : l’axe Bandiagara – Bankass sous la loi des « djihadistes »

Sur l’axe Bandiagara – Bankass, les attaques multiples suivies d’enlèvements de personnes, ces dernières semaines, expliquent combien le voyage y est dangereux. Des hommes armés présumés appartenir à la katiba Macina tentent d’y imposer leur loi.

Deux cars Air Bankass et Ogoyara Transport, en provenance de Bankass, ont été enlevés le 10 novembre par des djihadistes au niveau du pont de Parou, situé à une trentaine de kilomètres de Bandiagara. Alors que certains passagers [dont des femmes et des enfants] ont été libérés, ceux de Bankass et Dimbal, communes réfractaires aux « accords locaux de paix », ont été pris en otage, selon des sources locales.

Trois jours plus tard, le 13 novembre 2021, le second car de la compagnie Ogoyara Transport a été enlevé, en provenance de Bamako, au même endroit. Cette fois-ci, tous les passagers sont pris en otage. Les raisons de ces enlèvements sélectifs sont connues, en tout cas des autorités locales et des responsables communautaires. « Les djihadistes exigent la signature de l’accord de paix par les communes de Bankass et Dimbal », nous apprend une source locale ayant discuté avec les ravisseurs des dizaines de passagers.

Ces hommes armés, présumés appartenir à la katiba Macina et issus de la localité d’ailleurs, exigent aussi que les chasseurs de Dan Na Ambassagou déposent les armes. Ces informations sont confirmées par un élu de Bankass. « Les négociations locales sont en cours. Mais les ravisseurs veulent la signature des ‘’accords’’ par Bankass », précise notre interlocuteur.

Fin de non-recevoir

L’une des exigences des « djihadistes » est le désarmement des chasseurs. « [Les djihadistes] ne veulent pas les voir armés dans la ville de Bankass et préfèrent être les seuls habilités à circuler avec des armes », nous confie un responsable d’association à Bankass.

Les chasseurs ont opposé à cette exigence une fin de non-recevoir. « Ils disent défendre les populations, et ne semblent pas être prêts à déposer les armes. Et ils précisent qu’ils ne sont ni contre une communauté ni contre la paix », a-t-on appris auprès d’une source proche des chasseurs. Pour les négociateurs locaux, la mission est ardue : convaincre les djihadistes à abandonner leur exigence.

Silence radio

Seule l’association Ginna Dogon a fait un communiqué depuis ces enlèvements. Le gouvernement ne s’est pas, jusqu’à présent, prononcé. Silence radio du côté des organisations de défense des droits de l’homme, des partis politiques, etc. Pourtant, aux dernières nouvelles, les « djihadistes » réclameraient 10 millions de francs CFA pour la libération des otages.

Les autorités communautaires préfèrent une résolution locale de la situation. « Nous sommes dans des négociations et nous avons espoir que c’est la solution. On se comprendra », nous confie un élu local.

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