Pour le blogueur Aliou Diallokei, les cours à la télé, bien que ne pouvant suffire à valider l’année scolaire, sont à encourager.
La pandémie de Covid 19 qui sévit dans le monde a obligé des gouvernements à prendre des mesures fortes pour limiter le contact entre les personnes. Du confinement au couvre-feu en passant par la fermeture des écoles, le Mali ne fait pas exception. Les classes sont fermées depuis le 19 mars dernier. Pour faire face à cette situation exceptionnelle, dans une lettre adressée aux directeurs d’académie d’enseignement, le ministère de l’Éducation nationale, a annoncé, le 3 avril, la reprise des cours à travers la télévision, la radio, l’internet et autres réseaux sociaux.
Les cours à distance ont démarré le mardi 14 avril 2020 sur la télévision (ORTM 1) et la radio nationale. Ils sont retransmis en même temps sur la page Facebook de la chaine nationale. En plus de ces cours dispensés sur les médias d’État, plusieurs initiatives sont spontanément apparues sur les réseaux sociaux, chacun voulant aider à sa manière les élèves à ne pas oublier les notions acquises avant la fermeture des classes.
Un plus pour chaque apprenant
Le Mali n’est pas le seul pays à avoir adopté ce « système d » pour permettre aux élèves de continuer à apprendre étant à la maison. Cette initiative est à encourager, même après la reprise des cours en présentiel, car c’est un plus pour chaque apprenant de recevoir ses leçons étant en famille. Dans tous les cas, dans les familles qui ont un téléviseur, c’est toujours les enfants qui en profitent le plus.
Il est clair qu’il serait mieux d’être dans une classe, d’être en contact avec l’enseignant. Mais quand cela n’est pas possible, faut-il laisser les élèves sans aucun moyen d’apprentissage ? Les avis divergent quant à l’efficacité de la mesure. Certains expliquent que la télévision est un outil dont ne disposent pas tous les foyers maliens ou que l’internet n’est pas disponible partout au Mali. Pour autant, faut-il priver des cours à la télé les élèves des familles qui ont accès à ces outils ? Si ces cours permettent au moins à un certain nombre d’enfants de ne pas errer dans les rues, pourquoi ne pas l’encourager ?
Les parents en première ligne
Suivre les cours à la télévision ou sur les réseaux sociaux engage davantage les parents d’élèves. C’est au titulaire de l’élève de le suivre à la maison pour qu’il soit assidu devant l’écran le temps du cours. Si auparavant le bon parent d’élèves suit les cahiers de ses enfants, cette fois-ci il s’agit de l’assister pendant le cours. L’erreur, c’est de penser que ces cours peuvent remplacer les cours en classe. Il est donc clair qu’on ne peut sauver l’année avec des cours à la télé.
À l’ère du numérique, l’auto-formation est de plus en plus accessible. Les parents d’élèves doivent mettre à la disposition de leurs enfants des ressources disponibles en ligne et très souvent gratuites. Ce rôle revient aux parents d’élèves.
Le Président français, dans son dernier adresse à la nation française, le 13 avril dernier, a déclaré que « trop d’enfants dans les quartiers populaires, dans les campagnes sont privés d’école sans avoir accès au numérique, et ne peuvent être aidés de la même manière par les parents ». Cette déclaration prouve à suffisance qu’aucune nation, même en ce début de 3e millénaire, n’est vraiment prête pour utiliser seulement l’e-learning.