Entre pression économique et menace de groupes armés qualifiés de djihadiste, les manifestations culturelles deviennent rares à Djenné. Pourtant, le divertissement est un puissant moyen de cohésion sociale dont dispose les jeunes.
Pour renforcer les liens d’amitié et de fraternité entre les jeunes du cercle de Djenné, le conseil communal de la jeunesse a inscrit dans son agenda annuel une kermesse réunissant chaque année les jeunes provenant de nombreux villages du cercle. Lors de cette activité culturelle, des messages de paix et de cohésion sociale sont véhiculés par les participants, en vue de consolider le vivre-ensemble et la cohabitation pacifique.
Selon les responsables du bureau communal de la jeunesse de Djenné, les festivités regroupent des centaines de personnes. Les participants sont mis en compétition dans plusieurs manifestations artistiques et culturelles: la chorégraphie, l’imitation d’artistes sur la paix, chants, défilé en tenue traditionnelle, match de football, danse traditionnelle, etc.
A l’issue de la kermesse, les meilleurs sont récompensés par des prix pour encourager leur participation à la manifestation. « Grâce à cette kermesse beaucoup de jeunes de différentes localités se sont réunis, ont partagé des moments intenses. L’évènement nous a permis de tisser des relations entre nous », témoigne une participante à l’édition de 2021.
« Aimer, c’est aider »
Une semaine durant, les festivités ont tenu en haleine les populations de Djenné et environs autour du thème « Aimer, c’est aider ». Malgré la crise, le bureau de la jeunesse tente de maintenir ce rendez-vous annuel pour offrir aux jeunes l’opportunité de s’épanouir, de communier.
Cette initiative participe aux efforts de rétablissement de la paix dans la région, en permettant aux jeunes de participer à des activités récréatives permettant le brassage inter et intracommunautaire. C’est l’une des plus grandes activités de la jeunesse de Djenné, qui rassemble sans distinction des membres issus de diverses communautés pour bâtir la cohésion et le vivre-ensemble en réponse à la crise sécuritaire qui menace le bon voisinage et la cohabitation des populations.
Ces efforts devraient être renforcés et dupliqués dans d’autres localités pour une plus grande implication de la jeunesse dans les activités de paix et de cohésion sociale dans le centre du Mali.