Entre juin 2021 et janvier 2022, dans le cercle de Koro, quatre compétions sportives ont servi de levier pour la promotion de la paix et de la cohésion sociale. Ces activités, à l’initiative de la jeunesse des conseils local et communal de Koro, sont de véritables vecteurs de recherche d’une paix durable dans cette localité en proie à des conflits depuis plusieurs années.
Le football, la lutte traditionnelle et le cyclisme sont des disciplines qui fédèrent les jeunes, selon les premiers responsables du bureau du conseil local et communal de la jeunesse de Koro.
La dernière compétition a enregistré la participation des 16 communes. Selon Mama Bamadio, membre du bureau du conseil local et communal, le tournoi s’est entièrement déroulé dans la ville de Koro en raison de l’insécurité. Pour rehausser la participation, ajoute-t-il, des jeunes déplacés des localités étaient déjà à Koro. Ces derniers se sont constitués en équipe.
« Toutes les communes étaient représentées par une équipe. Nous avons eu quelques soucis lors des préparatifs concernant la zone de Dinagourou et Yorou. C’étaient des zones pratiquement inaccessibles à cause de l’insécurité. », explique Mama Bamadio.
Pour cet enseignant de profession, ces différentes activités ont été de « véritables moments d’échanges et de cohésion entre jeunes de diverses localités qui ne se connaissaient pas et n’avaient pas l’occasion de se retrouver depuis fort longtemps ».
Calvaire de l’insécurité
Ainsi, d’après Bamadio, à chaque fois qu’une des communes remporte la compétition, « une fête traditionnelle est organisée où on invite au moins une quinzaine de jeunes par communes. Ces moments sont mis à profit pour des échanges et le renforcement des liens de collaboration pour trouver des solutions communes à nos défis ».
« Les populations se retrouvaient pour un moment et arrivaient à oublier le calvaire lié l’insécurité dans le centre. C’était, pour nous, les seuls moments où nous pouvions nous concentrer sur autre chose que le conflit. Il fallait que la jeunesse se divertisse un peu et qu’il y ait plus de contact entre nous », s’exclame un autre responsable de la jeunesse.
Toutefois, le responsable du conseil communal de Koro interpelle les autorités sur la nécessité du déploiement de l’administration et des services sociaux de base pour la création de l’emploi. « Toutes ces activités ont été financées en grande partie par les ONG. La plus grande souffrance, c’est le manque d’emploi. Pour lutter contre l’enrôlement des jeunes dans les groupes armés, il faut créer de l’emploi pour les jeunes », a-t-il clamé.
Face aux conflits dans le centre du pays, depuis quelques années, les initiatives locales en faveur de la paix et de la cohésion sociale doivent être soutenues.
C’est les réalités que vit le cercle. Le foot en particulier et le sport en général,comme on le dit est un facteur de cohésion sociale et du vivre ensemble.