Transition au Mali : l’école et l’insécurité au centre des préoccupations, selon une enquête d’opinion
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Transition au Mali : l’école et l’insécurité au centre des préoccupations, selon une enquête d’opinion

La fondation Friedrich-Ebert-Stiftung (FES) a publié, début décembre, le 11e numéro de l’enquête d’opinion Mali-Mètre, consacré à la transition en cours. L’école et l’insécurité sont au cœur des préoccupations exprimées par les sondés.

« Que pensent les Malien(ne)s ?» C’est l’intitulé de l’étude qui a recueilli les perceptions des Maliens sur les défis majeurs dans un contexte d’instabilité politique et institutionnelle. L’enquête d’opinion Mali-mètre, 11e du genre vise à informer les dirigeants et les partenaires du Mali sur l’opinion de la population par rapport aux préoccupations politiques et socio-économiques. Le sondage a concerné 5 053 personnes, âgées de 18 ans et plus. Huit régions administratives du Mali ont été couvertes. Ménaka et Taoudéni ne sont pas concernées par cette étude.

L’immixtion des militaires dans le jeu politique avait conduit à la démission d’Ibrahim Boubacar Keïta, le 18 aout dernier. Depuis, une transition politique est en cours. Pour les Maliens interrogés, les actions immédiates à mettre en œuvre par les autorités de la transition sont la lutte contre l’insécurité (39,5%), la résolution du problème de l’école (38,4%), la lutte contre l’insécurité alimentaire (17,7%), la lutte contre le chômage (14,4%). Tandis que 13,5% des sondés privilégient le retour de la paix et la cohésion sociale.

L’insécurité, un défi important

Les priorités changent selon les régions et les lieux de résidence. En milieu rural, 48,1% estiment que la lutte contre l’insécurité constitue le défi le plus important contre 38,5% en milieu urbain.

En ce qui concerne le choix du président de la transition par un collège, 74,8% des enquêtés se disent satisfaits du processus. Par ailleurs, 8,7% des citoyen(ne)s ne sont pas satisfaits des modalités du choix du président de la transition.

Si depuis l’accession à l’indépendance en 1960, le Mali a connu 4 coups d’État militaires, et donc plus ou moins autant de transition. Celui de 2020 est le seul qui ait institué un poste de vice-président. Un bicéphalisme au sommet de l’État que les Maliens semblent apprécier. De l’étude de la fondation Friedrich-Ebert-Stiftung (FES), on apprend que 66,6% des personnes touchées par l’enquête sont favorables à ce que le vice-président puisse remplacer le président de la transition en cas d’empêchement. Cependant, 18,49% d’entre eux pensent que le vice-président ne devrait, en aucune façon, pouvoir remplacer le président de la transition.

Les priorités de la transition

La transition devrait durer 18 mois. Un calendrier négocié avec la communauté internationale, assorti d’une feuille de route. L’un de ses objectifs est l’organisation d’élections libres et transparentes. Il ressort de cette étude que pour les Maliens les priorités des organes de la transition sont la lutte contre l’insécurité (45,8%), l’amélioration du système éducatif (36,1%) et la lutte contre la pauvreté (27,5%) suivie de la lutte contre l’insécurité alimentaire (25,7%).

La Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), soutenue par le reste de la Communauté internationale, a été beaucoup impliquée dans la recherche d’une solution de sortie de crise après le coup de force du 18 août 2020.  Immédiatement après le coup de force, une mission a été dépêchée à Bamako pour rencontrer les responsables du Comité national pour le salut du peuple (CNSP). L’étude de la fondation nous apprend que plus de la moitié des Malien(ne)s (53,7%) estiment que la Cedeao a joué un rôle dans la gestion de la transition.

S’agissant de l’Union européenne, 21,8% des personnes interrogées pensent qu’elle a joué grand rôle. 23,3% autres jugent son rôle « petit »

Par ailleurs, les sondés se sont exprimés sur les conflits locaux qui ont pris de l’ampleur au cours de ces dernières années au Mali, notamment dans les régions du Centre.  À la question de savoir si les Maliens font confiance aux autorités de la transition pour réconcilier les communautés, 76,9% des sondés pensent que la transition peut avoir effectivement avoir un impact.

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