De San à Mopti, les organisations de jeunes sont debout à travers des initiatives locales pour recoudre le tissu social mis à mal par le terrorisme et les conflits locaux.
« Le dialogue est la meilleure réponse ». Cet avis est largement partagé par nombre de Maliens. Dans le centre du Mali, empêtré dans une spirale de la violence depuis plusieurs années, des initiatives se multiplient pour tenter de faire taire les armes et restaurer la paix. L’ONG le Centre pour le dialogue humanitaire a été l’une des premières organisations à donner le ton. Elle a réussi à faciliter la signature d’accords de paix entre les communautés.
En parallèle, dans ces régions, la jeunesse commence à s’impliquer dans les efforts de recherche de paix et de cohésion sociale. Initiateur du projet Safadè, à Mopti, Mamadou Kouma mobilise des jeunes autour de la table pour discuter de cohésion sociale. Safèdè offre un cadre de débat aux femmes, jeunes et personnes vivant avec un handicap pour leur permettre d’exprimer leurs opinions et sensibiliser les populations sur la cohésion sociale à travers des émissions radiophoniques.
« Les émissions permettront de toucher un large public pour véhiculer des messages de paix et de cohésion sociale », explique Mamadou Kouma. « Safadè suscite un intérêt assez particulier des jeunes désirant se faire entendre », ajoute-t-il.
Piliers de la paix
A San, le projet de renforcement de l’inclusion sociale des jeunes et femmes à travers les médias (PRISJFM) est porté par un jeune qui plaide pour la paix et le vivre-ensemble. Le projet organise des formations à l’endroit de jeunes animateurs/animatrices et volontaires sur l’impact des médias sur la cohésion sociale et l’inclusion sociale des jeunes et femmes.
Aussi, le projet intègre la production et la diffusion de sketchs de sensibilisation sur la gestion des conflits en langues locales (bamanakan, bomu et fulfulde), la production et la diffusion de slam sur la gestion et la prévention des conflits communautaires. Ainsi que des émissions radiophoniques sur la gouvernance, la citoyenneté et la démocratie.
« Les jeunes sont les piliers de cette cohésion sociale. Ils peuvent, par leurs compétences par le biais de la sensibilisation, l’éveil de conscience des uns et des autres, promouvoir la paix. Ce sont eux aussi qui intègrent les groupes terroristes pour semer la haine, la méfiance, les attaques », explique Esaïe Kamaté, responsable de l’initiative PRISJFM.
Ces deux initiatives ont, depuis, favorisé le dialogue inter et intracommunautaire avec un accent particulier sur la promotion des rites et coutumes favorables à la création d’un climat de paix. Les communautés bénéficiaires sont désormais plus attentives aux personnes déplacées et le climat de confiance s’installe de plus en plus.