Les autorités de transition devraient envisager des plans de développement parallèlement aux réponses sécuritaires pour le retour durable de la paix à Djenné et partout dans le pays.
L’insécurité dans le cercle de Djenné s’illustre par des assassinats ciblés, des enlèvements d’animaux et des personnes. Sur fond de tension entre communautés.
En tant qu’acteurs principaux dans la gestion de ce conflit, les jeunes du cercle de Djenné ont initié des caravanes de sensibilisation et de plaidoyer afin de restaurer la paix et la cohésion sociale entre les communautés du cercle.
Des approches communautaires et des sous-commissions ont été mises en place dans les douze communes du cercle en vue de toucher un large public. Ces activités ont été sanctionnées par l’organisation d’une semaine culturelle qui a regroupé les jeunes des différentes communes.
Aussi, la jeunesse a-t-elle entrepris des démarches auprès des autorités administratives et religieuses aboutissant à une marche pacifique partie de l’esplanade de la mosquée de Djenné jusqu’à la préfecture pour dire « non aux tueries » et « enlèvements d’animaux » dans le cercle et demander aux autorités de transition de prendre leurs responsabilités en garantissant la sécurité de la population et de leurs biens.
Economie exsangue
Toujours dans le cadre de la résolution du conflit, les responsables de la jeunesse ont pris une autre initiative qui était le blocus du carrefour de Djenné, afin de montrer aux autorités leur ras-le-bol face à la situation d’insécurité grandissante.
En dépit de ces efforts, la situation sécuritaire ne cesse de se dégrader. Avec comme corollaire, des déplacements massifs, une économie locale exsangue, des agriculteurs, éleveurs et pécheurs contraints d’abandonner leurs exploitations pour échapper à la violence des groupes armés et d’autodéfense.
Malgré l’engagement et la bonne volonté des faitières de la jeunesse du cercle, l’insécurité persiste notamment dans les zones difficiles d’accès où les acteurs de la violence se réfugient.
L’insécurité a un impact direct sur la vie des jeunes de Djenné dont la plupart vivent de l’agriculture ou du tourisme. Les autorités de transition devraient envisager des plans de développement en parallèle aux réponses militaro-sécuritaires pour le retour durable de la paix et la sécurité. Pour que Djenné puisse continuer à revivre dans la diversité et la richesse de son histoire légendaire.