La résolution de la crise dans les régions du centre du Mali passera par une justice équitable.
Cette triste histoire m’a été rapportée par la sœur de la victime. Le 14 mars 2022, lors d’une de mes nombreuses causeries avec F.T, mon attention fut retenue par la triste histoire de son frère, tué par des membres d’une milice. J’ai tenu à partager l’histoire avec vous.
Selon F.T, son frère faisait le commerce du bétail. Tout a commencé par un coup de fil d’une de ses clientes, qui l’appelait d’un autre village pour aller récupérer du bétail, aussi parce qu’elle devait voyager. Les relations entre les deux villages étaient très difficiles.
Cependant, pour rallier l’autre village, il lui a fallu emprunter un chemin moins fréquenté. Arrivé à destination, il se rend chez la femme en question. Après quelques minutes d’échanges, avant son retour, il passe chez une vieille dame pour des salutations. En voulant retourner chez sa cliente, à sa grande surprise, il est brusquement arrêté par des dozos qui l’avait bien repéré. Ses ravisseurs l’ont conduit entre les deux villages, ensuite lui ont fait subir des tortures. Il répondit qu’à part leur voix, il ne voyait plus rien du tout. Et c’est en ce moment qu’ils l’ont tué.
Son petit frère, après des heures d’attente, s’est rendu dans ce village voisin à la recherche de son ainé. D’abord, il est allé chez le chef du village en lui demandant des nouvelles de son grand-frère. Là-bas, on lui a dit que son frère avait été capturé par des miliciens. Le chef des dozos lui a confirmé qu’il avait dit à ses collègues d’amener son frère pour qu’il puisse l’amender, mais qu’il ne savait pas qu’il avait déjà été tué.
Résolution pacifique
Désespéré, abattu et sous le choc de cette terrible nouvelle, il s’est dirigé vers la gendarmerie afin de porter plainte. La-bas, en voulant rendre justice au défunt, il se retrouve en prison. Il aura fallu des tractations et une importante somme d’argent pour obtenir sa libération.
A son retour dans la famille, une délégation s’est rendue sur le lieu du crime, le lendemain de sa libération. Le corps était déjà en décomposition, aucune purification n’était possible. La mère du jeune commerçant a succombé trois jours seulement après l’assassinat de son fils.
Le géniteur suivit quelques semaines plus tard. Une triste fin qui aurait pu être évitée avec des moyens non violents, si recours avait été fait aux leviers de résolution pacifique de conflits.