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Énergie du Mali : les Maliens « ne veulent plus payer le noir »

Pour Benbere, le blogueur Souleymane Sangaré était à la manifestation du vendredi 3 mai pour protester contre la coupure d’électricité et de l’eau. 

Il était 15 heures lorsque les premiers manifestants sont arrivés, éventails en main, devant la direction générale de l’Énergie du Mali (EDM), malgré la chaleur étouffante de Bamako. Ils étaient une vingtaine avec une banderole sur laquelle on pouvait lire des slogans « Stop EDM » ; « Nous ne voulons plus payer le noir ». Quelques automobilistes, de passage pour prendre le pont des martyrs, klaxonnaient en guise de soutien sans s’arrêter.

Ce n’est un secret pour personne que depuis quelque temps, Bamako fait face à des coupures électriques. Après un appel lancé sur les réseaux sociaux par des jeunes internautes maliens pour protester contre les coupures intempestives d’électricité et la pénurie d’eau, plusieurs jeunes ont pris d’assaut le parvis de la direction de l’EDM, ce vendredi 3 mai 2019.

A peine les manifestants sur place que le premier contingent de la police débarque sur les lieux. Le commissaire sort de la voiture de police, sourit aux manifestant et se dirige vers l’entrée de l’EDM. A sa sortie, quelques manifestants ont été invités par le DG de l’EDM, sûrement, pour s’entretenir avec eux. Et pendant ce temps, une seconde vague de manifestants sont arrivés sur les lieux avec un haut-parleur  en scandant « EDM déception » ou encore « EDM Energie du Mali zéro »

Pour Ousmane Traoré, membre du Collectif des jeunes leadeurs du Mali, « cet appel s’adresse à tous les Maliens, trop c’est trop.  Cette société  (EDM) n’a aucun respect pour nous, les consommateurs maliens. Nous voulons des explications, car nous avons bien droit à cela. Malgré tant de centrales électriques, chaque année, les coupures d’électricité ne font qu’empirer ».

« Trop c’est trop » 

Non loin de là, Aïssata arbore une pancarte à la main gauche sur laquelle on pouvait lire « EDM, les pauvres sont fatigués », et tenait dans l’autre main un éventail en faisant face à l’entrée principale tout en s’adressant aux quelques employés sortis pour voir la scène.

« Nous sommes là cet après-midi pour dire notre colère au directeur de l’ « Énergie du Mal », c’est ainsi que j’appelle EDM désormais, s’insurge Aïssata. Nous payons régulièrement nos factures d’eau et d’électricité, mais impossible de faire trois heures de temps sans coupure d’eau ou de courant. Chez moi, à la maison, je n’ai plus de téléviseur. Tous mes matériels électroniques sont partis en fumée du stabilisateur au micro-onde. Prendre une douche n’est plus quotidien et n’en parlons même pas de la lessive, car pour avoir une quantité suffisante d’eau il faut veiller toute une nuit. Or, en cette période d’insécurité, qui prendrait le risque pour aller puiser de l’eau dehors dans l’obscurité ? »

Quarante minutes plus tard, quelques membres de la délégation des manifestants sortent du bureau du directeur et demande aux manifestants d’écouter le compte rendu de l’entrevue.

« Nous sommes partis écouter la direction de l’EDM, a déclaré Mamadoy Dioula Dramé, porte-parole. Ils nous ont fait savoir que la coupure intempestive du courant était indépendante de leur volonté. Ils disent également avoir compris notre message et qu’ils feront tout pour mettre fin à cette situation. Ils ont aussi promis que, d’ici une semaine, les choses seront rentrées dans l’ordre et que la population sera convenablement servie en électricité pendant tout le mois de Ramadan ».

La menace d’une manifestation a été brandie au cas où l’EDM ne respecterait pas ses engagements. Désormais, Énergie du Mali est sur le qui-vive.

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Les commentaires récents (1)

  1. Merci au blogueur Souleymane. Je pense que s’est inadmissible qu’en Afrique les populations vivent ce genre de moments en ce 22iem siècle , vu tout le potentiel naturel énergétique que nous poccédons et pouvons avoir ( barrages fleuves, centrales électriques etc.) en vérité c’est un réel manque de volonté politique de nos dirigeants qui n’ont pas pour priorité le bien être du peuple.