Mali : ramadan inédit sous le spectre du Covid-19 et de la flambée des prix
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Mali : ramadan inédit sous le spectre du Covid-19 et de la flambée des prix

Au Mali, la communauté musulmane s’apprête à vivre un ramadan inédit au Mali : alors que les prix des denrées alimentaires connaissent une hausse, la pandémie de Covid-19 sévit. 

Au Mali, comme partout dans le monde musulman, des milliers de gens entameront le jeûne du mois de ramadan, sauf grosse surprise, ce vendredi 24 avril. L’effervescence est palpable déjà dans les foyers à l’approche de cette période de privation et de sacrifice. Comme d’habitude, à Bamako  et dans d’autres localités du Mali, cette période se prépare avec beaucoup de précautions. Cette année, ce sera un ramadan inédit en raison du règne de la pandémie de Covid-19.

La préparation du ramadan est coûteuse : il faut faire des provisions de produits alimentaires les plus nécessaires, notamment le sucre, le mil, le lait, le maïs, etc. Ainsi, beaucoup de personnes broient du noir à cause de l’arrêt temporaire de leurs activités, plus particulièrement celles qui travaillent la nuit. De fait, dans le cadre de la lutte contre le coronavirus, un couvre-feu est instauré de 21h à 5h du matin.  

Spéculation sur les prix

Ainsi, nombreux sont ceux qui s’apprêtent à vivre un ramadan morose. Ils constatent, déjà, l’augmentation du prix des produits les plus nécessaires, à savoir les aliments. Yaya Sangaré, chef de famille, s’emporte : « Ce n’est pas seulement à cause de cette maladie que les prix des marchandises augmentent. Le Malien lambda aime la difficulté, il profite des occasions calamiteuses pour s’enrichir ». 

Pour lui, la pandémie de coronavirus est juste utilisée pour spéculer sur les prix des denrées alimentaires : « Faites attention, vous constaterez qu’à chaque fois que le ramadan approche, certains vendeurs malintentionnés augmentent les prix de leurs produits alimentaires. Ce n’est pas nouveau », conclut-il.

Prendre des précautions

Parmi les décisions de préventions prises par le gouvernement, il y a l’interdiction des attroupements de plus de 50 personnes. Pendant le ramadan, ces attroupements risque de prendre de l’ampleur. Les autorités religieuses ont du mal à prendre une décision quant à la fermeture des mosquées. Nous devons craindre que dans les lieux de prières collectives, les gens soient entassés. Ce qui est fort probable parce que c’est déjà le cas, tous les vendredis notamment. En tous les cas, vivre cette période sans crainte est difficile tant que les mesures barrières et de distanciation sociale ne sont pas appliquées dans leur intégralité. 

Dans la capitale, la plus touchée par le Covid-19, les gens ont peur. Moussa Doumbia, jeune instituteur, ne cache pas son inquiétude : « J’aurais aimé que l’État prenne des mesures draconiennes face au non-respect des mesures mises en place. Pendant que tout le monde est inquiet face à cette situation, les attroupements dans les mosquées, les salutations en se donnant la main, ou encore les refus du port des masques continuent.».

Le mois de ramadan est un mois saint pour le musulman. Prenons nos précautions en évitant de s’exposer aux risques de contamination. 

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