Un Mali sûr, sécurisé et porté vers le développement dépend également du sort qu’on réserve à l’application des lois que nous avons nous-mêmes instituées pour organiser notre vie en société. L’esprit du respect des lois est davantage à inculquer.
La vie en société n’est pas possible sans l’existence de règles qui fixent les droits et limites des individus ainsi que des institutions établies. Le respect et l’obéissance à ces lois garantit la cohabitation, le vivre-ensemble et le développement. Personne ne se sent en sécurité dans un État où les règles établies sont violées tout le temps.
Du jour au lendemain, chacun peut se voir brimé dans ses droits, spolié de ses propriétés, subir l’arbitraire de plus puissant que soi. L’être humain, libre de tous ses mouvements et désirs, dévient incontrôlable et sera porté à violer les libertés et les droits de son semblable.
C’est pour cela que dans la communauté, dans nos rapports individuels et collectifs, dans nos relations avec les organes et institutions établis pour répondre à nos besoins, dans nos actes de tous les jours, les citoyens ont instauré des règles et des principes, qui organisent notre vie de tous les jours.
Il est, dès lors, exigé de chaque citoyen, de chaque membre de la société le respect scrupuleux des normes établies, afin que tout le monde reste dans les limites fixées.
Se reconnaitre dans les lois et les respecter
« L’obéissance à la loi qu’on s’est prescrite est liberté », disait Rousseau dans Du contrat social (1762). Le respect des règles établies doit être d’autant plus aisé qu’elles sont notre émanation propre. Tous, en tant que citoyens, ne pouvant être présents et écoutés à la fois dans les instances de prise de décision, le système de démocratie en pratique dans notre pays nous donne le droit de choisir des représentants en qui nous avons confiance pour agir et parler en nos noms et aux lieux qu’il faut.
Ce sont ces représentants que nous avons nous-mêmes choisis, qui votent en l’occurrence les lois. Si véritablement le système n’est pas biaisé, les citoyens doivent se reconnaître dans les lois votées par leurs représentants et les respecter en conséquence.
Le bon exemple
Nous sommes dans un pays où certains, parmi ceux qui détiennent les leviers du pouvoir, se croient au-dessus des lois. Les textes de lois, censés garantir le bon fonctionnement de l’État, sont piétinés par nos gouvernants. Les règles sont contournées, méprisées quand elles dérangent. Elles sont détournées et manipulées pour outrepasser les limites fixées.
C’est dans un tel contexte qu’on exige des citoyens le respect des lois et c’est également ainsi que nous nous retrouvons dans un pays où personne ne respecte la loi. Ceux qui doivent guider et inspirer sont ceux-là mêmes qui donnent le mauvais exemple en longueur de journée.
Pour un nouveau Mali, il faut arriver à bâtir un État juste où les lois sont respectées et s’appliquent à tous, sans considération de statut ou de position sociale. Il faut travailler à faire aboutir un nouveau changement dans la société où le respect des lois est perçu et enseigné comme une valeur cardinale. La famille, l’école, les médias doivent jouer un rôle fondamental pour faire aboutir un tel changement.
Il faut travailler à former les mentalités au respect des lois. Il faut tout aussi un nouveau leadership politique par lequel nos dirigeants travailleront exclusivement dans le sens des intérêts des populations. Ainsi, elles se reconnaîtront et se soumettront aisément aux initiatives et décisions qu’ils engageront.
Il faut également arriver à rendre accessibles les lois et en les adaptant aux modes de pensée des populations. Il faut une véritable éducation citoyenne qui commence dès le bas âge et qui met l’enseignement du droit au cœur des programmes scolaires. Ainsi, progressivement et au fil des années, nous aboutirons à une société bâtie sur le respect des règles établies et tous, gouvernants et gouvernés, agiront dans le strict respect de ces règles. C’est à ce prix que nous vivrons dans un Mali juste, sûr et organisé.