Mali : quatre grands piliers de la solidarité et de la cohésion sociale
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Mali : quatre grands piliers de la solidarité et de la cohésion sociale

Le Mali se distingue par sa résilience face à l’instabilité politique, aux conflits armés et aux crises économiques et énergétiques. Celle-ci repose, entre autres, sur des pratiques culturelles profondément ancrées et des soutiens économiques robustes. Cet article en explore quatre piliers fondamentaux.

1. Djatigiya : l’hospitalité comme pilier de solidarité

La djatigiya (hospitalité) est une valeur fondamentale de la culture malienne. Elle se manifeste par l’accueil chaleureux et désintéressé des invités et des étrangers. Dans une société où les structures de soutien formelles peuvent être limitées, l’hospitalité joue un rôle crucial en assurant que personne ne se sente isolé, même en période de crise.

Cette tradition d’accueil inconditionnel renforce les liens communautaires en offrant un soutien immédiat à ceux qui en ont besoin. En accueillant les autres avec générosité et bienveillance, les Maliens créent un réseau de solidarité qui transcende les différences ethniques et sociales, contribuant ainsi à la résilience collective.

2. Sinankounya : le cousinage à plaisanterie comme médiateur social

Le sinankounya, ou cousinage à plaisanterie, est une pratique millénaire au Mali. Il s’agit de relations de plaisanterie réciproque entre groupes ethniques ou familles spécifiques, permettant de désamorcer les tensions et de prévenir les conflits par le biais de l’humour. Cette tradition joue un rôle de régulation sociale essentiel.

En offrant un espace pour aborder des sujets sensibles de manière détendue et joviale, le sinankounya transforme potentiellement les conflits en occasions de renforcer les liens sociaux. A travers le rire et la convivialité, cette pratique favorise une communication ouverte et amicale entre différents groupes, assurant ainsi une cohésion sociale durable.

3. Duba : la grande famille élargie comme réseau de soutien

Au Mali, la notion de famille s’étend bien au-delà du noyau familial pour inclure une large famille élargie, connue sous le nom de « duba ». Cette structure familiale comprend parents, grands-parents, oncles, tantes, cousins, et même des amis proches, créant un réseau de soutien dense et résilient.

Dans cette configuration, les ressources et les responsabilités sont partagées, assurant que chaque membre puisse compter sur l’aide des autres en cas de besoin. Cette solidarité familiale est un filet de sécurité puissant qui permet aux individus de surmonter les défis avec le soutien collectif. En outre, la grande famille élargie joue un rôle crucial dans l’éducation des enfants et la transmission des valeurs culturelles, assurant la continuité et la stabilité des communautés.

4. Le soutien de la diaspora : un appui économique et social essentiel

La diaspora malienne joue un rôle crucial dans le soutien économique du Mali grâce aux envois de fonds réguliers. Ces transferts d’argent, représentant une part significative du PIB, sont essentiels pour la subsistance quotidienne des familles, couvrant des besoins comme la nourriture, le logement, la santé et l’éducation. Les transferts de fonds de la diaspora malienne injectent des devises étrangères, stabilisant ainsi l’économie nationale et contribuant à la réduction de la pauvreté.

De plus, ces fonds alimentent des investissements locaux, stimulant l’entrepreneuriat et finançant des projets communautaires, ce qui crée des emplois et améliore les infrastructures. Cette dynamique renforce la résilience des communautés  face aux défis économiques et sociaux, favorisant ainsi le développement durable du pays. La région de Kayes bénéficie particulièrement de cette contribution de la diaspora.

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