À Bamako, le permis de conduire seul ne suffit pas pour savoir circuler. Il y a tout un code à connaitre et respecter. On ne l’apprend pas forcément à l’auto-école mais plutôt sur les latérites et le peu de goudron qui reste encore sur les routes. Le blogueur Georges Attino nous invite à prendre place sur sa moto Djakarta pour explorer de plus près ces règles qu’il faut toujours respecter sur la route bamakoise.
1. Fais comme les autres
C’est la règle de base. Quand tu es à moto et que tu vois que les autres descendent de leur moto pour marcher, fais la même chose. Il s’agit certainement d’un sens interdit. Ce commandement te sauvera plus d’une fois et t’aidera à mieux comprendre les suivants.
2. Les feux tricolores, tu respecteras
Vous savez qu’à chaque fois que vous voyez Tom, Jerry n’est jamais bien loin, n’est-ce pas? À Bamako, c’est la même chose avec les feux tricolores. Quand vous en voyez, c’est qu’il y a forcément un policier caché dans les parages. Il guette, tel un lion prêt à bondir sur sa proie. Sa cible? Tous ceux qui ne respecteront pas les feux pour essayer de passer en douce. Si tu violes ce commandement, j’espère pour toi que tu respecteras le suivant.
3. Ne jamais sortir sans un billet de 1.000 FCFA en poche
Ça peut paraître drôle mais c’est très important. Le billet de 1000 FCFA n’a jamais été aussi important que dans la circulation à Bamako. Il sera ton sauveur et ton ange gardien. Si tu le donnes au policier, il oubliera même l’existence du code de la route. Si tu ne veux pas payer, il faudra appliquer strictement le commandement suivant.
4. Tu appelleras un parent pour ne pas payer l’amende
Si tu n’as pas les 1000 FCFA ou tu ne veux pas tout simplement payer d’amende, il y a une solution toute simple : appeler un parent « porteur d’uniforme ». Qu’il soit policier, gendarme, douanier ou militaire, il te sortira d’affaire juste avec un coup de fil. Tu l’appelles, et ensuite tu passes le téléphone au policier et tout est bon. La technique est tellement efficace que des fois certains policiers refusent de répondre au téléphone parce qu’ils sont impuissants face à un appel venu de « plus haut », et ils s’empressent de te laisser partir.
5. Ta route, tu choisiras
Après la pluie, les flaques d’eau. Je pense que le jeu « Temple run » a été inspiré des routes maliennes. Il y a plus de nids de poule que de goudron. Donc il faut bien choisir sa route en fonction de la météo parce qu’il y a certaines voies qu’il vaut mieux traverser en pirogue quand il pleut.
6. Savoir conduire à Dabanani
Vous avez déjà conduit à Dabanani? Il paraît que c’est la première question que l’on pose à un Malien s’il veut prendre un permis de conduire en France. À Dabanani, au centre-ville de Bamako, ce n’est pas n’importe qui peut conduire là-bas. Si jamais tu y parviens, c’est que tu peux postuler pour le rallye Paris-Dakar.
7. Tu ne porteras pas de casque pour ne pas défaire ta coiffure
Comme tout bon Bamakois, tu ne porteras pas de casque à moto. C’est trop encombrant. En plus cela va dénaturer ta coiffure. Les gens ne sauront même pas te reconnaître à moto donc ce n’est pas pratique. Et comme on a déjà enlevé les rétroviseurs parce que la moto est vilaine avec, c’est plus pratique de ne pas avoir de casque.
8. En voiture, tu attacheras la ceinture de sécurité à ton siège
À Bamako il n’est pas rare de voir des personnes attacher la ceinture de sécurité au siège de leur voiture plutôt qu’à eux-mêmes. Les constructeurs d’automobiles pensaient avoir trouvé la solution en incluant un système qui obligeait les passagers à attacher la ceinture au risque de voir la voiture s’arrêter. Ils ne savaient pas que le Malien n’est pas dupe. Nous avons une autre solution: on attache la ceinture de sécurité à notre siège, comme ça le siège est protégé et nous on est à l’aise. Les Blancs nous fatiguent avec la ceinture de sécurité, ils ne savent pas que c’est Dieu qui nous protège?
9. Ces voitures que tu ne dépasseras jamais
Un corbillard ne se double jamais. Ne me demandez pas pourquoi. C’est comme ça et c’est tout. Peut-être c’est parce qu’il faut laisser partir… et que personne n’est pressé de mourir.
Si tu veux dépasser les Sotrama et les taxis, fais-le avec beaucoup de précautions parce qu’ils peuvent s’arrêter à tout moment sans prévenir.
10. Tu n’es jamais fautif
La dernière règle, c’est de savoir que quel que soit le problème tu n’es jamais fautif. C’est Dieu qui en a voulu ainsi. Roule donc à tombeau ouvert, comme ça tu lui rendras visite très vite.
C’est vraiment fanny cet ecrito, merci à l’auteur
Vous avez bien dit, mais jusqu’à présent il manque de la discipline chez nous en matière de circulation,tout simplement nous sommes tous pressés. J’invite maliens et maliennes de bien respecter les code de la route pour le bien être commun🙏🙏
RESPECT…Kouman Banan! #ApprentiAgochi
RIEN À AJOUTER MON CHER VOUS TOUT ANALYSE ET ELLE EST CLAIRE.
MERCI POUR LE CONSTAT.
Rien à ajouter frère, c’est tout?