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Il était une fois le « chaa », ou viol collectif à Bamako

Le « chaa » est un terme beaucoup employé dans le jargon Bamakois pour désigner le viol collectif. Ce phénomène existe depuis de belles décennies et a du mal à être éradiqué, écrit le blogueur Lin Diallo

Je me rappelle que lorsqu’on était encore petits, dès qu’on entendait le mot « chaa » dans le quartier, cela signifiait que des jeunes devaient ensemble abuser d’une fille.

Entre 1993 et 1998, dans la commune I du district de Bamako, il y avait des petits apprentis vagabonds qui s’étaient attribués le nom du fameux service de renseignement de l’union soviétique KGB. Ils étaient pour la plupart des enfants de riches, mélangés à quelques enfants des bas quartiers, et répartis entre les quartiers de la commune. Ils violaient collectivement les filles et étaient devenus un véritable problème pour leur entourage.

Argent et vidéos pornographiques

Vu leurs conditions sociales, ces jeunes n’avaient pas de problème quand il s’agissait de draguer une fille (car ils mettaient l’argent en avant) et ils avaient aussi facilement accès aux vidéos pornographiques chez Bïssou, l’un des premiers gérants de vidéo-club dans le quartier de Djelibougou. Après avoir visionné ces vidéos et une fois excités à l’excès, il fallait trouver un moyen de se libérer. Ainsi, le chaa vu le jour.

Avec le temps, la plupart des membres du groupe KGB se sont envolés pour les études supérieures à l’étranger. Ainsi, d’autres jeunes ont pris le relais pour faire perdurer la bêtise car le chaa était devenu un mode de vie. Des groupes comme Tatounou Boys, Gangsta, les Sénateurs, Free Boys et bien d’autres ont vu le jour. Il a fallu l’arrivée d’une femme, Ami Kane, à la tête de la brigade des mœurs en 2004 pour que les violeurs collectifs soient pourchassés et ils se sont volatilisés.

La nouvelle manière

Malheureusement, le viol collectif n’a pas disparu. On se souvient encore d’un cas récent qui avait défrayé la chronique en février 2018. Les jeunes violeurs avaient même osé filmer la scène qui avait fait le tour des réseaux sociaux. Ils se sont fait arrêter quelques temps après et croupissent actuellement en prison.

Pour éviter la prison, les jeunes Bamakois ont inventé une nouvelle façon astucieuse  d’abuser les filles. Il s’agit tout simplement de sortir avec une nana et par la suite, partager son contact avec ses amis qui vont à tour de rôle la draguer. Les filles doivent rester sur leur garde.

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Les commentaires récents (7)

  1. bien sûr mais je dirais qu’il y’a une différence entre  »Cha » et violence, car ce terme est en général employé quand la fille ne s’oppose pas. il y’a même des cas où la fille tape sa poitrine d’qvoir couché avec plusieurs gars a la fois. aussi dans les quartier de Bamako, on appelle aussi les filles qui ne refuse aucun mec par le même terme.
    en tout cas il doit avoir une solution contre les deux cas

    1. « Chât » dans le jargon de la rue, consistait littéralement à poser un château d’eau (groupe de jeunes garçons) sur la victime (jeune fille) et l’injecter toutes l’eau qui s’y trouve dedans. Et une information de taille : des fois ce n’était de force, mais de gré.

    2. « Chaa » dans le jargon de la rue, consistait littéralement à poser un château d’eau (groupe de jeunes garçons) sur la victime (jeune fille) et l’injecter toutes l’eau qui s’y trouve dedans. Des fois ce n’était de force, mais de bon gré.

  2. En réalité,c’est un problème familial très généralement il n’ya pas une interconnection entre les générations,égoisme car les générations qui ont eu à faire ces erreurs ne veulent pas conseiller leurs « descendants » c’est irresponsabilités enters eux