En Côte d’Ivoire comme dans de nombreux pays de l’Afrique de l’Ouest, l’activité sexuelle précoce des adolescents et jeunes est un problème de santé publique. Il est temps de rompre le silence sur la sexualité.
L’entourage, les amis comme les parents, occupent une place importante dans l’éducation à la vie affective et à la sexualité. Les parents ont un rôle essentiel à jouer dans la construction de leurs enfants. Ils sont responsables de leur éducation et constituent un point de repère. Naturellement, c’est vers eux que devraient se tourner les adolescents/jeunes lorsqu’ils sont en recherche de réponses concernant la sexualité.
Néanmoins, c’est un sujet compliqué à aborder au sein de la famille. Il existe en effet, un certain tabou autour de la sexualité des adolescents. Beaucoup de parents refusent de parler d’éducation sexuelle à leurs enfants. Certains parce qu’ils n’ont pas la bonne approche ou l’environnement social ne favorise pas de tels échanges.
Du côté des enfants également, il n’est toujours pas facile pour un jeune d’aborder en premier le sujet avec ses parents. Beaucoup préfèrent, soit se confier aux ainés ou aux amis. De plus en plus, d’autres trouvent refuge sur les réseaux sociaux et sites pornographiques qui sont des sources douteuses et souvent préjudiciables.
Encourager le dialogue
Selon plusieurs études, dans notre pays, de nombreux adolescents et jeunes sont actifs sexuellement avant d’avoir la majorité. Ce qui représente de dangers pour leur santé physique, psychologique, sexuelle et reproductive. Des rapports sexuels précoces entrainent entre autres des grossesses non désirées, des infections sexuellement transmissibles, la déperdition scolaire ou encore le rejet pour de nombreuses filles.
La méconnaissance de mécanismes d’échanges parents-enfants sur la santé de la reproduction explique cette distance entre les parents et les adolescents/jeunes en matière de santé reproductive.
Pour favoriser le dialogue, il est nécessaire de parler de vie affective et de sexualité le plus tôt possible avec les enfants. Les enfants s’interrogent très tôt sur ce sujet et ont besoin d’avoir de réponses à ces questions qui les envahissent et peuvent parfois les perturber. Ils seront plus à l’aise avec ce sujet, s’ils sont habitués très tôt à en parler en toute complicité. Les parents et l’entourage devraient être réceptifs aux interrogations et satisfaire la curiosité des enfants, en tenant compte de leur évolution. De plus, les parents devraient s’informer sur la santé de la reproduction pour pouvoir fournir des informations fiables à leur tour.
Les structures sanitaires, centres d’écoute et d’orientation et le milieu scolaire, doivent approfondir l’éducation sexuelle des adolescents et jeunes, en mettant en avant les avantages d’une sexualité responsable.