Covid-19 : la peur des parents de vacciner leurs enfants
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Covid-19 : la peur des parents de vacciner leurs enfants

Chaque année, l’État malien et ses partenaires s’investissent pour la vaccination des enfants contre les maladies infectieuses. Mais selon les constats, par peur de la Covid-19, beaucoup de parents refusent de se rendre à l’hôpital pour que les enfants reçoivent leurs vaccins de base.

Cet article a d’abord été publié par le journal Le Reporter.

Chaque année, ils étaient nombreux les enfants qui perdaient la vie à cause de maladies. C’est pourquoi l’État malien a pris en charge la vaccination des enfants de 0 à 5 ans dans les structures sanitaires. Il a tout de même fallu beaucoup de temps pour convaincre les mamans à venir vacciner leurs enfants. Nombre de parents ont compris la nécessité. Mais, avec la pandémie de coronavirus, il y a eu un ralentissement global de toutes les activités, y compris la vaccination des enfants, dans les structures de santé.

Selon Fatoumata Cherif Haïdara, agent vaccinateur à la Protection maternelle et infantile (PMI) de Niarélà, au début les parents pensaient que les enfants recevaient le vaccin anti-Covid. Avant la pandémie, poursuit-elle, plus de 30 enfants étaient vaccinés par jour. Le nombre a considérablement baissé. Il y a même eu des jours où aucun enfant n’est reçu pour vaccination. « Face à cette situation, nous avons décidé de sensibiliser les mères une fois arrivées à l’hôpital. Maintenant, beaucoup ont compris et commencent à venir vacciner leurs enfants » a expliqué Fatoumata Cherif Haïdara.

« Un enfant est précieux »

La plupart des districts sanitaires à Bamako étaient confrontés à ce problème de vaccination des enfants. Un autre agent de vaccination dans une structure sanitaire en commune VI, qui avoulu garder l’anonymat, a souligné les mêmes problèmes.

Adiaratou Théra est une jeune maman qui fait la vaccination de ses enfants à l’Association de santé communautaire de Dianéguéla (Asacodia). Elle a commencé la vaccination de son nouveau-né deux mois après son accouchement. « Je suis à mon troisième enfant, dit-elle. Pour les autres, j’ai commencé la vaccination une semaine après mon accouchement. Avec tout ce qu’on entend sur cette maladie et son vaccin, je ne voulais vraiment pas vacciner mon enfant en cette période. Mais, Dieu merci, j’ai été convaincue par une proche. En réalité, ce que j’ai vu est loin de tout ce qu’on nous raconte dans les rues et sur les réseaux sociaux. »

Droit à la santé

Dr. Konaké Mama Sy, médecin chef du Centre de santé de référence de la commune VI du district de Bamako, explique qu’un enfant non ou mal vacciné peut développer des épidémies encore plus graves que la Covid-19. « Un enfant est précieux, il faut venir continuer avec la vaccination. Nous sommes à un pas d’éradiquer beaucoup de maladies avec la vaccination. Ce n’est pas le moment d’abandonner les structures de santé », a-t-elle lancé.

Au Mali, le droit à la santé est reconnu par la Constitution. Alors, ne pas vacciner les enfants constitue une violation de ses droits à la protection contre les maladies infantiles courantes. A cet effet, les autorités concernées sont interpellées afin de prendre les mesures nécessaires et sensibiliser davantage les parents pour que cette couche vulnérable puisse jouir du droit à la santé.


« Cet article est publié avec le soutien de JDH – Journalistes pour les Droits Humains et Affaires Mondiales Canada »

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