#EllesFontFace : face à la Covid-19, des étudiantes maliennes à l'étranger dans la tourmente
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#EllesFontFace : face à la Covid-19, des étudiantes maliennes à l’étranger dans la tourmente

Le coronavirus a eu de très lourdes conséquences sur les étudiantes maliennes à travers le monde. Avec une deuxième vague qui s’annonce dans certains pays, le retour au bercail reste encore incertain pour beaucoup.

En décembre 2019, le coronavirus fait son apparition dans la province chinoise de Wuhan. Depuis, la maladie pénètre le monde à une vitesse préoccupante. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) déclare que l’épidémie est désormais une pandémie en mars 2020. Des mesures sanitaires restrictives sont édictées dans nombre de pays à travers le monde.

La pandémie a aussi fait basculer la vie de beaucoup d’étudiantes maliennes à l’étranger. Confinement oblige, au Maroc où le semi-confinement reste maintenu en raison de la percée de la maladie, toutes les sorties devaient être justifiées par une attestation de déplacement dérogatoire, explique F. Diallo, étudiante en licence à Casablanca. Pour sortir, il faut absolument avoir ce document. Même situation en Algérie où étudie Alido M. : « C’était très strict. Pour les courses, il fallait s’organiser à plusieurs. Faire une liste commune, ensuite se faire escorter par les agents de sécurité jusqu’au marché. »

« Je pensais pouvoir gérer »

Être confinée dans un pays étranger est le plus difficile en tant qu’étudiante, confie Nanamoye Koina, étudiante en master à l’université de Milan, en Italie : « Au début, je pensais pouvoir gérer. Mais quand les cours en ligne ont commencé, c’était une autre histoire. J’avais de la peine à trouver mon rythme avec un système qui m’est étranger. Je ne comprenais pas tout et ça s’est répercuté sur mes notes au second semestre. Le confinement devenait tout simplement invivable. On avait qu’une autorisation de sortie tous les quinze jours. », confie-t-elle. Avant d’ajouter : « J’avais besoin de parler, mais je ne voulais pas inquiéter la famille. Alors, j’ai tout gardé pour moi. »

En plus de la  surcharge de travail que demande la continuité pédagogique, les détresses psychologiques viennent se greffer sur la situation. Au Maroc, lors de la fête de l’Aid, ça été « la goutte d’eau qui a fait déborder le vase » pour Bintou Touré. « J’ai pleuré toute la journée et plusieurs jours durant. Les séries, les livres, les réseaux sociaux, au bout d’un moment, on en a marre. Je voulais juste rentrer ».

La perte ou la diminution de l’activité salariée, l’annulation ou le report des stages ou encore l’interruption des mobilités internationales ont fortement touché la vie des étudiants. Ces changements inattendus ont également provoqué des inquiétudes chez les étudiantes en fin d’études, allant jusqu’à modifier pour certaines leurs projets d’orientation et d’insertion future. « Avec la crise, je ne suis plus sûr de pouvoir rester en France. Je commence le master l’année prochaine en théorie. Mais, je ne suis pas trop sûre. Je n’ai plus de job d’étudiant et j’ai des frais à payer », s’inquiète Mariam K, étudiante.

Retour au bercail

Si pour certaines la question du retour au pays ne se pose pas, la réponse est bien plus complexe à trouvers pour d’autres. Entre les frontières fermées, les billets d’avion hors de prix et les démarches administratives, cette éventualité est tout simplement impossible.

Fort heureusement, certaines comme Nanamoye, après plusieurs tentatives et des imprévus, y sont arrivées. « Deux mois d’attente, quatre vols annulés et plus de six mille kilomètres parcourus, je suis enfin de retour chez moi », se réjouit l’étudiante.  

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