Bamako est devenu un paradis pour les bandits. Les plus futés des malfaiteurs parviennent à passer entre les mailles du filet des forces de l’ordre en patrouille la nuit.
À Bamako, le grand banditisme prend de l’ampleur. Nous assistons presque chaque jour à des braquages avec souvent mort d’homme. Un fait divers a particulièrement marqué les esprits dans la capitale malienne à la mi-juillet. Dr Abdourahamane Kodio, patron de la pharmacie Mariam Hady Belco située à Kalabancoura, quartier populaire de Bamako sur la rive droite du fleuve Niger, a été tué dans un braquage armé dans son officine, dans la nuit du jeudi 16 juillet au vendredi 17 juillet 2020.
Les récents braquages ont créé chez les populations une certaine psychose, allant jusqu’à alimenter la méfiance entre voisins. À Sirakoro-Méguétana, quartier périphérique de la commune rurale de Kalabancoro, la population est sur le qui-vive. En effet, ce quartier à la réputation fâcheuse d’être le paradis pour les brigands. Chaque semaine, au moins un braquage ou un cambriolage y est signalé. « Il y a quelques jours, un individu s’est introduit dans ma maison pendant mon sommeil et a emporté des objets de valeur. J’ai eu la vie sauve parce que je n’ai pas résisté », témoigne Bakary Konaté, couturier.
À la merci des prédateurs
Comme M. Konaté, beaucoup de personnes ont été victimes de ces opérations menées par des individus rarement identifiés. À Daoudabougou, en commune V du district de Bamako, c’est le quotidien des populations. « En période hivernale, les vols se multiplient, parce que les gens se couchent tôt et le quartier reste à la merci de ces prédateurs », remarque Souleymane Bagayoko, étudiant en médecine.
Cette évolution du grand banditisme s’explique, selon le sociologue Bréma Ely Dicko, par plusieurs facteurs : la consommation de stupéfiants, l’impact négatif des réseaux sociaux, la libre circulation des armes tant artisanales que modernes, etc. L’enseignant-chercheur pointe le laxisme des parents, qui laissent les enfants livrés à eux-mêmes : « Les parents ne jouent pas pleinement leur rôle principal : l’éducation des enfants. Sans repères, les enfants sont mal entourés. Ce qui les pousse à être déviants », ajoute Bréma Ely Dicko.
Inefficacité des sanctions
En plus, l’accroissement de la délinquance dans la société malienne est aussi lié à l’inefficacité des sanctions. « Au Mali, la légèreté des peines pousse les jeunes à s’adonner au banditisme sans crainte. Certains même pensent qu’ils pourront profiter du fruit de leur forfait à la fin de leur incarcération. Pire, d’autres trouvent même le moyen de continuer les activités illicites en milieu carcéral. C’est un facteur important à prendre en compte », préconise le sociologue.
À mon avis, pour faire face à ce phénomène dangereux pour les citoyens et leurs biens, les populations doivent aider les forces de l’ordre en sortant du mutisme. Elles doivent alerter ces dernières en cas de suspicion pour leur propre sécurité.
La solution proposer n’est pas susceptible de changer la situation.
L’alerte des populations ne peut aboutir a quelques sans un appareil judiciaire réellement coercitif.
Il faut que les punitions soient a la hauteur pour décourager les forfaitaires.
Merci et le billet est magnifique.