Dans ce billet, le blogueur Aly Bocoum propose aux lecteurs de Benbere une liste, loin d’être exhaustive, de 10 nouvellistes maliens à lire.
Au Mali, de tous les genres littéraires, la nouvelle semble être celui qui a le plus inspiré les écrivains , au début de leur carrière : de Ousmane Albakaye Kounta( Le fils de la folle) à Mandé Alpha Diarra en passant par Ousmane Diarra(L’avenue des lauriers). Beaucoup d’autres se sont essayés à ce genre, tels que Nfana Diakité, Aïcha Thiero Yatabary, Joseph Kodio, Sirafily Diango, Boubacar Sangaré, qui ne figurent pas dans cette sélection qui, il faut le préciser, est personnelle.
10- Salimata Togora, Destins de femmes
En 2009, elle est lauréate du concours de la « Meilleure nouvelle de langue française » de l’Institut français de Bamako. C’est six ans plus tard que Salimata Togora, mathématicienne, publie Destins de femme (éd. La Sahélienne, 100 pages). Ce recueil de trois longues nouvelles explore la condition de la femme malienne. La plume de Salimata Togora est courageuse : elle s’attaque aux violences et à la soumission que la société malienne attend toujours des femmes.
9- Aïcha Diarra, Les marabouts se sont trompés
Premier recueil de la jeune poétesse, Les marabouts se sont trompés confirme l’immense talent d’Aïcha Diarra. Dans les trois nouvelles qui compose le livre, il est question de la polygamie, de la mauvaise gouvernance, de l’ éducation…Le recueil traite surtout de choix de vie ratés et de désillusion exposant les personnages à la merci de devins, à la traversée de la Méditerranée. C’est un regard lucide sur les mutations sociales en cours au Mali où les repères se font rares.
8- Birama Konaré, Les marguerites ne poussent pas dans le désert
Publié en 2010 aux éditions Jamana, Les marguerites ne poussent pas dans le désert pose un regard désabusé sur le Mali contemporain, où les violences à l’encontre des femmes, la corruption consécutive à une mal gouvernance chronique hypothèquent l’avenir, ouvrant grandement les vannes de la misère et de la désillusion. Des femmes aux prises avec les pesanteurs socioculturelles jalonnent les six récits du recueil de nouvelles, qui rappelle les jeunes à leurs responsabilités dans la construction du pays. Au-delà de l’ironie, le recueil est un sacré coup de gueule.
7- Ibrahima Aya, Les larmes du Djoliba
Cet agronome de formation est aujourd’hui l’architecte de la Rentrée littéraire du Mali. Il a été révélé grâce à la publication mensuelle de ses nouvelles dans le quotidien national L’Essor. Les larmes du Djoliba (Cercle/AMAP, 2003) est une compilation de nouvelles construite autour de faits divers et de quotidiens d’une cité imaginaire, tantôt brossée avec gravité, tantôt avec un brin d’humour.
6- Safiatou Ba, L’envers du décor
En 2015, aux éditions Jamana, Safiatou Ba publiait L’envers du décor. Une grande prouesse pour cette diplômée de l’École normale supérieure de Bamako. Dans les sept nouvelles qui forment ce recueil, elle aborde des thématiques tels que l’adultère, l’infidélité, le mariage forcé, le viol, la trahison, l’amour du pouvoir.
5- Magma Gabriel Konaté, Les rampants
D’une banale histoire d’un jeune adolescent, Magma Gabriel Konaté narre un drame propre à tout un continent : la « pauvritude ». Une espèce de pauvreté intérieure qui place l’Afrique en queue de peloton dans la marche du monde. Les nouvelles du recueil dénoncent vigoureusement l’état de « pauvritude » de l’Africain. Les rampants est aussi une invite à prendre appui sur les traditions pour amorcer le progrès de l’Afrique.
4- Oumou Armand Diarra, Les nouvelles du pays
Pas évident que son nom de plume vous dise quelque chose : Oumou Armand Diarra. Et L’Afrique, un défi au féminin ou Les nouvelles du pays, ses savoureuses nouvelles ? Plus que jamais, la promotion et la vulgarisation des écrivains maliens demeure une nécessité. Oumou Modibo Sangaré se distingue pourtant par la singularité de sa plume et la profondeur de sa pensée, qui se distille en empruntant les codes de l’oralité et des procédés cinématographiques. Les thématiques qu’elle aborde s’articulent autour de la condition humaine, l’émancipation des femmes, etc.
3-Léon Niangaly, Chroniques des années blanches
Le recueil de nouvelles Chroniques des années blanches (éd. Presses universitaires du Mali) de Doumnokéné Niangaly, dit « Léon Niangaly », est fait d’humour mais surtout de réalisme crû. Le magistrat, poète, conteur et nouvelliste a les mots justes pour peindre une société en pleine mutation où le crédit à la culture s’amenuise et annonce le « crépuscule des idoles ».
2-Thierno Ahmed Thiam, Ces feuilles de ma pauvritude
Animateur vedette de l’Office de radiodiffusion télévision du Mali, Thierno Ahmed Thiam était une promesse littéraire hors norme. L’excellente nouvelle, Ces feuilles de ma pauvritude, publiée dans le recueil Les funérailles d’un cochon (Sepia, 1992) témoigne de l’ingéniosité du journaliste-réalisateur, qui s’en est malheureusement allé trop tôt.
1- Abdou Traoré, dit « Diop », Les sanglots du Songhoy
Abdoul Karim Traoré, dit « Diop », a été à la fois un et multiple. Homme politique, médecin, humaniste, artiste et journaliste-écrivain. En tant qu’écrivain, il a signé un magnifique essai Comment se meurt l’autre moitié du Mali?, juste avant sa mort en juin 2012. Aussi, Diop a été un grand nouvelliste. Les sanglots du Songhoy révèle sa plume d’ «acier» et le fervent patriote qu’il a incarné, jusqu’au bout, à travers ses actes et écrits.
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Avec le COVID 19 et le confinement, la meilleure manière d’éviter le stresse c’est de lire. Ça permet aussi de réduire la longueur de la journée.