Au Mali, un scrutin référendaire est prévu, selon le chronogramme établi par les autorités de la transition. L’occasion pour de nombreux jeunes maliens de participer à leur toute première élection référendaire. Mais que faut-il savoir sur ce genre de vote ?
L’article 26 de la Constitution malienne du 25 février 1992 dispose : « La souveraineté nationale appartient au peuple tout entier qui l’exerce par ses représentants ou par voie de référendum. Aucune fraction du peuple ni aucun individu ne peut s’en attribuer l’exercice. »
Qu’est-ce que le référendum ?
Mahamadou Touré, citoyen engagé et observateur de la scène politique malienne, nous explique que « le référendum fait beaucoup allusion à ‘’se référer’’. Comme le gouvernement d’un pays qui, avant de prendre une décision d’une grande importance, requiert l’avis des citoyens. Ces derniers votent par ‘’oui’’ ou ‘’non’’ à une question qui leur est soumise ».
Pour être complet, le référendum est un système de vote qui permet de consulter directement les citoyens sur une décision, une orientation politique bien définie. Les autorités d’un pays ne peuvent, selon leur bon vouloir, décider de certaines questions qui engagent la vie de la nation sans obtenir l’adhésion des populations. D’où l’utilité du référendum.
Quels sont les types de référendum ?
Les types de référendum les plus connus sont le référendum législatif et le référendum constituant. Il existe aussi le referendum d’initiative populaire.
Par le référendum législatif, les autorités soumettent au vote des citoyens un projet de loi. On rencontre ce type de référendum dans des pays comme la Suisse ou la France.
Le référendum constituant est le type de référendum auquel on a recours dans notre pays. On soumet au vote des citoyens un projet de révision constitutionnelle. Les autorités sont les seules à l’initiative du projet, aux termes de notre Constitution. Au cas où il recueillerait la majorité des suffrages exprimés lors du vote, le projet devient la Constitution, pour ainsi dire la loi fondamentale du pays.
Le référendum peut-il être biaisé ?
Pour Mahamadou Touré, « il est important que les électeurs sachent la pertinence de la décision ou des décisions référendaires. » Malheureusement au Mali, selon lui, on a voté dans l’euphorie de l’avènement de la démocratie sans véritablement rien comprendre des textes qui seront mis en application plus tard. « En faisant un état des lieux de la démocratie de 1992 à nos jours, il y a peu de choses positives » déplore-t-il. A cet égard, il est donc crucial, pour le scrutin référendaire à venir, que les Maliens se libèrent de l’émotion contreproductive pour faire une analyse froide du document soumis au référendum afin d’opérer de meilleurs choix dans les urnes.