Le fleuve Niger est menacé par l’activité humaine.
Au Mali, le fleuve Niger occupe une grande place dans le quotidien des populations. Il sert à la navigation, de la région de Koulikoro à Gao en passant par Ségou et Mopti. Ce service est dirigé par la Compagnie malienne de navigation (Comanav), qui assure les transports de personnes, de marchandises, notamment des aliments et des produits artisanaux provenant généralement de la région de Mopti. Cette activité offre aussi des cadres de commerce sur les différents quais dans les zones traversées. À côté de la Comanav, s’affairent des propriétaires de pinasses qui accèdent facilement aux petits villages situés au bord du fleuve.
Les activités de pêche sont également d’une très grande importance, car de Sélingué à Koulikoro, Ségou Mopti, Tombouctou via Gao, les Bozo ou Somono en vivent en grande majorité.
Production d’énergie
Le fleuve Niger revêt une autre importance : l’agriculture du Mali à travers l’Office du Niger. À partir du barrage de Markala, situé sur le fleuve Niger, environ 100 000 ha sont irrigués par gravité en maîtrise totale de l’eau. Les périmètres irrigués de l’Office du Niger ont pour principale vocation, aujourd’hui, la production de riz durant la saison des pluies, mais sont aussi exploités pour les productions en saison sèche (cultures maraîchères).
En saison chaude, de la canne à sucre y est produite par la société Sukala–SA. En plus de la gestion de l’eau, la maintenance des aménagements hydro-agricoles, la maîtrise d’ouvrages délégués pour la réalisation des études, la gestion des terres, le conseil rural et l’assistance technique aux exploitants des terres agricoles comme principales missions sont effectuées grâce au fleuve Niger.
Outres ces activités, le fleuve Niger sert également à l’électrification du pays notamment grâce au barrage hydroélectrique de Selingué. Il est l’un des plus conséquents et des plus importants centres de production d’énergie du Mali.
Un fleuve menacé
Depuis quelques années maintenant, ce fleuve fait face à de très graves menaces, notamment une pollution accrue. Les causes sont nombreuses : les activités humaines à travers les industries, les eaux usées issues de canalisation, la teinture, l’agriculture, etc.
Tous les quartiers riverains déversent les déchets liquides et solides directement dans le fleuve. A cela, s’ajoutent les unités industrielles, particulièrement minières, les unités artisanales comme la tannerie, les teinturiers, en plus des activités dangereuses de dragage avec le déversement abusif de cyanure dans le fleuve.
La capitale, Bamako, ne dispose pas de déchèterie, de dépôt adéquat pour une gestion optimale des ordures et n’a qu’un seul site d’enfouissement de décharge finale, qui est situé à Noumoubougou, actuellement fermée.
Le plus gros problème est l’absence d’une station de traitement des boues de vidange dans la capitale. Ces boues sont généralement acheminées sur deux sites de la zone aéroportuaire (Gouana et Flabougou) pour des déversements à l’air libre, causant des ruissellements qui atteignent le fleuve Niger en période pluvieuse. Pour le traitement des eaux usées, Bamako ne dispose d’aucune station de traitement des eaux usées urbaines, hormis un système de lagunage inefficace à Sotuba, en commune II, auquel sont connectées quelques unités industrielles qui y acheminent leurs effluents. À l’intérieur du pays, la situation n’est pas moins catastrophique.
Il urge, pour les citoyens et les autorités, d’accorder une attention particulière au fleuve Niger, qui occupe une très grande utilité dans la vie des populations grâce aux diverses activités qu’il permet d’exercer et qui font vivre des milliers de personnes.