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#SiraKura : aller vers la création d’universités ou de facultés supplémentaires dans les régions et l’harmonisation des années universitaires

Effectifs pléthoriques face à des infrastructures insuffisantes et gestion chaotique des années universitaires… Ce sont, entre autres, les problèmes au sein de l’enseignement supérieur abordés lors des Assises nationales de la refondation.

Selon les données issues du document de référence statistique sur l’enseignement supérieur au Mali, pour l’année universitaire 2018-2019, l’effectif total des étudiants au sein des institutions d’enseignement supérieur public est de 84.364 étudiants. Les données recensées dans la première parution (2015-2016), faisaient état de 58 885 étudiants.

Le nombre d’étudiants est donc en forte croissance au Mali, alors que les infrastructures ne suivent pas. Amphithéâtres débordés, salles de classes peu spacieuses et insuffisantes, établissements d’enseignement supérieur tous situés à Bamako – à l’exception de l’Université de Ségou : les effectifs n’arrivent plus à être contrôlés.

Sans oublier la gestion chaotique des années universitaires, qui ne connaissent ni début ni fin. C’est suivant ce constat que les Assises nationales de la refondation, ont formulé cette recommandation (ANR) : « Créer des universités ou des facultés supplémentaires dans les régions avec un seul examen national et les doter de bibliothèques et d’accès Internet ».

Universités dans les régions

Le Comité de pilotage de la concertation nationale sur l’avenir de l’enseignement supérieur au Mali proposait, dans un rapport en 2014, de créer une institution d’enseignement supérieur dans chaque principale ville du Mali. Nous sommes en 2022, et jusque-là cette proposition n’a pas été concrétisée. La déconcentration des universités est pourtant une nécessité de nos jours. Bamako draine du monde, parce que tout y est centralisé.

Pour le cas des universités, les jeunes y viennent de partout à travers le pays. Les conditions d’hébergement et de prise en charge y sont très difficiles à cause des flux de plus en plus massifs. Ce qui rend extrêmement difficiles les conditions d’études pour ces nombreux étudiants, à l’exemple de Mohamed Diallo, qui vient de Mopti, étudiant à l’Université des sciences juridiques et politiques de Bamako (USJPB) : « J’ai pris une maison en location à Bamako, loin de mes parents et je tente de joindre les deux bouts pour pouvoir étudier et mener des activités pour faire face à mes petites dépenses. »

En créant des universités supplémentaires dans les régions, on arrivera à retenir toute cette potentialité humaine au sein de nos différentes régions, tous ces jeunes qui sont contraints de quitter leurs zones pour des horizons souvent inconnus à Bamako et qui, souvent, n’y repartent plus. Ce sera aussi un début de solution à la problématique d’insuffisance criarde d’infrastructures universitaires.

Au-delà des retombées sociales, il faut aussi compter les retombées politiques et économiques sur ces zones. Cela y diligente le processus d’urbanisation, propulse le savoir et dynamise l’activité économique. L’État doit, donc, accélérer le projet de création d’universités modernes, bien dotées en bibliothèques et en réseau Internet, dans nos différentes régions administratives. Des projets de loi ont été adoptés dans ce sens.

Un seul examen national

Dans l’enseignement supérieur au Mali, les années universitaires sont interminables et chaque université gère son année, à sa guise, dans son « petit coin ». Comme préconisé par les Assises, il serait effectivement utile et nécessaire d’arriver à organiser une seule période d’ « examen national » pour tous les établissements d’enseignement supérieur pour pouvoir mettre fin au chevauchement des années universitaires quand ce n’est pas de l’enchevêtrement.

Et le monde universitaire et le gouvernement auront, ainsi, une vue d’ensemble sur l’évolution des années universitaires. Les perturbations pourraient être gérées avec plus de « sérieux » et les étudiants progresseront aisément dans leur cursus.

C’était l’essence de l’initiative mise en place lorsque Mountaga Tall était ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique dénommée « Rentrée solennelle des universités et grandes écoles du Mali ». Une cérémonie qui annonçait la reprise harmonieuse des années universitaires. L’idée était de permettre à tous les établissements d’enseignement supérieur de débuter l’année universitaire, pour espérer la finir en même temps.

Les problèmes au sein de l’enseignement supérieur au Mali sont nombreux. Il faut commencer à s’y attaquer au plus vite.

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