Le prix des denrées alimentaires de première nécessité ont pris l’ascenseur à Tombouctou. La fermeture des frontières terrestres a impacté négativement le panier de la ménagère. Certains commerçants en ont profité de la situation pour augmenter les prix.
Alors qu’il n’y a encore eu aucun cas positif au Covid-19 déclaré dans la région, les prix des denrées alimentaires de première nécessité ont grimpé à Tombouctou. La hausse subite des prix est la conséquence immédiate de la fermeture des frontières terrestres avec l’Algérie et la Mauritanie. L’essentiel des produits alimentaires de la région vient du Maghreb. Ce que l’on appelle communément la « fraude » inonde le marché de Tombouctou. Il est même exporté vers la capitale, à Bamako, et d’autres régions du Sud.
A Tombouctou, les prix n’ont jamais connu une telle flambée. C’est même « une flambée record », disent certaines ménagères. Un carton de lait en poudre se vendait à 22 500 FCFA. Aujourd’hui, le même carton est cédé à 40 000 FCFA. Le sac de sucre est passé de 17 000 FCFA à 22 500 FCFA. Le sac de farine est passé de 15 000 FCFA à 17 500 FCFA. Quant au couscous, le carton cédé il y a quelques mois à 3 500 coûte aujourd’hui 5 000 FCFA. Le carburant aussi n’a pas échappé pas à la flambée des prix. Le litre, qui coûtait 600 FCFA, est aujourd’hui à 1000 FCFA.
Alboukader Haïdara, propriétaire de moto tricycle qui fait le transport de marchandises, a vu ses activités en baisse depuis quelques jours. « Ce que font les commerçants, ce n’est pas normal. Ce n’est pas licite. Ils doivent attendre que les stocks s’épuisent avant de monter les prix », interpelle-t-il.
Tombouctou ravitaille le reste du Mali
La hausse immédiate des prix sur le marché fait grincer des dents partout ou presque. Les populations, ne sachant pas à quel saint se vouer, prennent leur mal en patience. Certains, dans la ville de Tombouctou, s’approvisionnent suffisamment pour parer à une éventuelle rupture de stock. Le samedi 28 mars dernier, le gouverneur de la région a rencontré les commerçants pour évaluer la situation et trouver rapidement une solution. Au sortir de cette rencontre, les commerçants détaillants ont posé comme condition une subvention des autorités.
Baba Moulaye est le chef d’antenne régionale de l’Association des consommateurs (Ascoma). Il ne cache pas sa colère face à la surenchère des prix dans la ville de Tombouctou : « Les frontières sont fermées pour les personnes et non pour les marchandises. Il y a une mauvaise interprétation des décisions gouvernementales et du côté de la Mauritanie et du côté du Mali. Malheureusement, il n’y a pas une sensibilisation pour leur faire comprendre les mesures pour contrer la surenchère. »
Non-respect des conventions entre pays
Pour le président des commerçants détaillants, Aboubacrine Baye, la faute n’incombe pas aux marchands, mais à la Mauritanie qui a durci les conditions d’accès à son territoire. « La Mauritanie n’a pas pu respecter la convention signée entre elle et le Mali. Elle devait laisser les camions de transport entrer pour les marchandises. Le premier jour qui a suivi la fermeture des frontières, on est entrés sans problème. Vingt-quatre heures après, les camions ont été interdits d’entrer en Mauritanie. C’est aux autorités de gérer ce problème. Si on n’y pas prend garde, pendant le mois de ramadan, les usagers ne peuvent rien acheter avec leur argent, parce que tout sera cher », prévient-il.
Alors que la pandémie de coronavirus sévit dans le pays, les prix des denrées alimentaires de première nécessité ont grimpé à Tombouctou.
C’est vraiment triste, le prix du carburant a aussi grimpé. Le litre et demi qui était vendu à 1000F CFA est vendu aujourd’hui à 15000F CFA.
C’est triste, mais malheureusement à Tombouctou y’a pas du commerce plutôt c’est la spéculation!
Trop c’est trop