En milieu rural, les femmes sont actives principalement dans le domaine agricole et du commerce. Pour beaucoup, elles sont les grandes « oubliées » de la lutte contre la Covid-19.
Au Mali, de nombreuses mesures ont été prises par le gouvernement malien afin de ralentir la propagation du coronavirus. Malgré les efforts consentis, dans les noyaux dans certaines régions du pays des femmes disent être les grandes « oubliées » et les moins protégées face à la pandémie.
Actives dans le maraichage et le commerce, elles ne savent ni lire, ni écrire pour la plupart. A cause des conséquences économiques de la pandémie, elles n’ont pas accès aux mêmes services et opportunités que celles vivant en ville, ce qui les rend encore plus vulnérables.
Difficile écoulement des produits
Selon Badji Abocar, vendeuse d’articles divers originaire d’un village de Diré, dans la région de Tombouctou, les femmes dans son village ne peuvent se payer le luxe de s’offrir le kit de protection contre la Covid-19 : « Le prix des gels hydroalcooliques n’est pas à la portée de nos bourses. Nous ne pouvons pas nous permettre de les acheter pour une utilisation quotidienne. Le gouvernement devrait revoir cela ». La crise sanitaire a davantage précarisé les populations vivant majoritairement de l’informel. Ainsi, de nombreuses familles ne peuvent s’offrir les trois repas quotidiens.
Les clients se font rares ou n’achètent plus autant de denrées qu’en temps normal. Cette situation affecte les activités des femmes rurales qui évoluent dans le secteur agricole. Les restrictions de mobilité et l’interdiction des regroupements ont considérablement réduit les opportunités économiques pour certaines, qui profitaient des foires et des jours de marché pour écouler leurs produits.
« De nombreuses femmes comme moi ont été oubliées dans le cadre de la lutte contre la Covid-19. Les conséquences de cette pandémie ont eu des effets néfastes sur la production et la commercialisation de nos produits », se plaint Fatalmoudou Djitteye, maraichère à Goundam.
Mesures spéciales
Les femmes en milieu rural constituent majoritairement les principales actrices dans la production, la transformation et la commercialisation des denrées alimentaires au Mali. Les autorités doivent prendre des mesures spéciales afin de les inclure dans le plan de riposte contre la Covid-19. Pour que leurs besoins soient pris en compte, ces femmes doivent participer à l’élaboration et la mise en œuvre des stratégies de lutte contre la pandémie.
Pour leur permettre de faire face à la crise liée au coronavirus, les autorités doivent également adopter des mesures sociales d’accompagnement spécifiquement en faveur des femmes. Enfin, il faut aussi des campagnes de sensibilisation, la réduction du prix des masques, des gels hydroalcooliques. L’État peut mettre gratuitement à leur disposition des dispositifs de lavage de mains au savon.
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