À Bamako, dans la capitale malienne, l’irrespect des mesures barrières édictées s’installe de plus en plus. Alors que le coronavirus est loin d’avoir dit son dernier mot.
Cela fait plus de quatre mois que le Mali fait face à la crise sanitaire liée au coronavirus. Le pays totalise aujourd’hui plus de deux mille cas positifs et plus d’une centaine de décès. Pour freiner sa propagation, plusieurs mesures avaient été édictées par les autorités : l’interdiction jusqu’à nouvel ordre des regroupements à caractère social, sportif, culturel et politique de plus de cinquante personnes, la fermeture jusqu’à nouvel ordre des boîtes de nuit, des bars et dancing club, le lavage fréquent des mains, la fermeture des écoles.
Ces mesures, peu suivies au départ, commencent de plus en plus à être négligées. Lorsqu’on regarde autour de soi, on a l’impression qu’elles ne sont plus en vigueur. Depuis l’irruption de la pandémie, à mon avis, les autorités publiques ont fait l’erreur de ne pas consulter au préalable les autorités locales (chefs de village, chefs coutumiers, etc.) sur l’importance des mesures barrières et leurs implications pour le suivi : « Nous sommes dans un pays où les autorités coutumières sont plus écoutées que les politiques. L’État aurait dû les consulter bien avant et les mettre au centre de la lutte », estime Badara, jeune vivant à Bamako.
Au-dessus de la limite autorisée
Ensuite, il n’y a pas un bon mécanisme de suivi des mesures. Des sanctions, en cas de leur non-respect comme on le voit dans certains pays, n’existent pas. Dans une vidéo, lors de la cérémonie de lancement de la plateforme République en marche, il était malheureux de constater que la distance de sécurité d’un mètre n’était pas respectée. Certains participants n’avaient pas de masques et le nombre de personnes dans la salle semblait au-dessus de la limite autorisée.
Pas plus tard que le vendredi 26 juin 2020, ces mêmes personnes ont rassemblé près de 1 000 personnes au Palais des sports de Bamako pour une manifestation. Ce genre de rassemblement n’était pas une première depuis la mise en place des mesures barrières : les 5 juin, 19 juin et 10 juillet 2020 derniers, le Mouvement du 5 juin-Rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP) a mobilisé des milliers de personnes à la Place de l’indépendance, bien qu’ayant connaissance des mesures prises par les autorités.
Persistance du déni du virus
On constate également que les dimanches, il y a toujours des mariages, des regroupements dans les mairies et les espaces verts pour faire des photos avec les mariés. Sans oublier les cortèges de mariages sur les grandes avenues de Bamako. Le plus grave est que, jusqu’à présent, beaucoup de personnes ne croient pas à l’existence du virus.
Le respect des mesures barrières est devenu volontaire. Certaines personnes les respecte toujours. En plus, certaines structures exigent le port des masques. Le coronavirus est à prendre au sérieux et les mesures barrières édictées par nos autorités sont pour notre bien. Ne pas les respecter, c’est s’exposer.
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