Dans la région de Kayes, la hausse des cas de Covid-19 inquiète. Le non-respect des mesures barrières préoccupe de plus en plus.
Le 25 mars 2020, Kayes enregistrait son premier malade de la Covid-19. Deux mois plus tard, la région compte 100 confirmés, 4 décès et 9257 cas contacts., selon les chiffres de la direction régionale de la santé datés du 29 juin 2020. Ces contaminations en hausse s’expliquent par le relâchement des mesures barrières, affirment les autorités sanitaires.
Les promesses non tenues par les autorités, qui avaient annoncé des mesures sociales en faveur des populations de la « cité des rails », seraient aussi à la base de cette situation. La confiance entre les gouvernants et les populations est écorchée à cause du manque de transparence dans la gestion de cette pandémie, nous explique l’imam Tidiane Diakité, premier vice-président de l’antenne locale du Haut conseil islamique du Mali. Le dignitaire religieux est également membre du comité local de lutte contre les épidémies et catastrophes.
Manque de transparence
Le déficit de communication et l’opacité qui entoure la gestion de cette crise sanitaire renforce le doute chez une grande partie des populations, selon Mme Sissoko Djatou, ressortissante de Kayes. « La manière dont la Covid-19 est gérée dans les autres pays donne à réfléchir comparée au Mali. Malgré les mesures sociales annoncées, rien de concret n’a été fait, c’est le sentiment chez beaucoup de mes compatriotes aujourd’hui, » confie-t-elle.
L’inquiétude gagne les autorités locales. Les poignées de main et les embrassades n’ont pas cessé. Le lavage des mains au savon est peu pratiqué, sauf à l’entrée des services étatiques ou au sein des ONG. Le port du masque reste un luxe pour beaucoup de gens, malgré des initiatives locales de distribution du précieux sésame cousu par des tailleurs locaux.
Au marché, la distance de sécurité n’est pas respectée : « Il est difficile de respecter la distance de sécurité recommandée. Au Mali, beaucoup comme moi pensent que cette mesure n’est pas une solution. Nous croyons peu à cette maladie à cause de sa gestion », témoigne Sissoko Coura, commerçante au grand marché de la ville de Kayes.
Mieux équiper les agents de santé en première ligne
L’autre inquiétude est l’hivernage qui s’annonce à grand pas. L’accès de certaines localités est difficile à cause de l’état des routes. La tâche ne sera pas facile pour les agents de santé qui devront se rendre dans ces localités.
Il faut une réelle prise de conscience pour mener à bien le combat contre le coronavirus et atteindre les résultats escomptés. Les autorités sanitaires doivent amplifier la sensibilisation. Aussi, à mon avis, les dons à « visée électoraliste » doivent cesser, afin de permettre une meilleure gestion de la pandémie et ces conséquences sur les citoyens.
En fin, les agents de santé, en première ligne dans le combat, doivent être mieux équipés pour vaincre cette pandémie qui a déjà fait des milliers de morts, depuis son apparition en novembre 2019, dans la ville chinoise de Wuhan.