Twittoscopie : une vague d’indignation après l’abandon des poursuites contre Amadou Haya Sanogo
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Twittoscopie : une vague d’indignation après l’abandon des poursuites contre Amadou Haya Sanogo

Amadou Haya Sanogo et ses co-accusés ne seront pas jugés par la justice malienne dans l’affaire de l’assassinat des 21 bérets rouges, après 7 ans de procédure judiciaire. L’annonce de la décision a suscité une vague d’indignation sur la twittosphère malienne.

Les juges de la Cour d’appel de Bamako ont annoncé, le 15 mars 2020, l’abandon des poursuites dans l’affaire dite des « 21 bérets rouges », impliquant Amadou Haya Sanogo, qui a dirigé le coup d’État du 22 mars 2012, et plusieurs autres de ses compagnons.

Cette affaire, qui a connu plusieurs rebondissements, se termine en beauté pour les accusés. Le motif avancé par la justice est la loi d’entente nationale, qui prévoit l’amnistie pour des auteurs d’un certain nombre de crimes, dans le cadre de la réconciliation nationale.

L’État de droit mis à mal

Sur Twitter, les réactions n’ont pas manqué. Pour certains utilisateurs maliens du réseau social à l’oiseau bleu, c’est la preuve que l’impunité est totale au Mali. L’abandon des charges contre Amadou Haya Sanogo, pour ces twittos, sonne le glas de l’État de droit : « Il ne faudrait pas s’étonner qu’il y ait encore des coups d’État au Mali, qu’on tue, assassine sans risque d’être inquiété ».

Un coup d’État comme seul mérite

Amadou Haya Sanogo, avec ses 4 étoiles, fait partie des généraux les plus gradés du Mali. Certains l’ont rappelé en indiquant qu’il n’a pour seul mérite qu’un coup d’État. Il dirigeait en 2012, pour rappel, la junte qui a mené le coup d’État contre Amadou Toumani Touré.

Aminata Soumaré, une femme qui a fait parler d’elle dans les médias ces derniers jours, accuse Amadou Haya Sanogo et ses co-accusés de l’avoir séquestrée et violée. Des accusations que rejette l’un des avocats de Sanogo, Me Tiessolo Konaré. Aminata Soumaré a annoncé qu’elle saisira la justice internationale.

Un goût d’inachevé

La Commission nationale des droits de l’homme (CNDH), dans un communiqué datant du 12 mars 2021, s’était réjouie de la reprise du procès d’Amadou Haya Sanogo et ses coaccusés. Elle avait appelé au respect des droits fondamentaux des accusés, du délai de détention provisoire ainsi que de l’observance du principe de la présomption d’innocence et des droits de la défense.

Après l’annonce de l’abandon des charges contre Amadou Haya Sanogo et ses compagnons, le président de la CNDH, Aguibou Bouaré, a exprimé la déception de sa structure. La justice, dit-il, a été empêchée de fonctionner. Il a terminé en soulignant que fort heureusement les plans de recours au niveau national et international subsistent.

Partie remise ? Affaire classée ? L’avenir nous le dira.

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