Vacances scolaires : au Mali, le blues des enseignants du privé
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Vacances scolaires : au Mali, le blues des enseignants du privé

Pour des enseignants du privé, vacances scolaires riment avec galère.

C’est une période pendant laquelle les écoles et les universités ne sont pas en activité, offrant ainsi aux élèves et normalement aux enseignants un moment de repos. Cependant, pour les enseignants du secteur privé, la situation est différente. Une fois les portes des écoles fermées, les difficultés commencent à surgir. Sans rémunération pendant les vacances, ils sont contraints de chercher une activité génératrice de revenu. Les dépenses sont omniprésentes. Sans parler des autres petites dépenses de la famille. Sont-ils réellement en vacances ?

Quotidien ennuyeux

Issa Sadou Maïga est professeur de français au second cycle fondamental, sortant de l’Institut de formation des maitres (IFM, promotion 2017). Il décrit des journées ennuyeuses, souhaite la reprise rapide des classes. « Depuis le début des vacances, je me réveille chaque matin à des heures aléatoires car rien au programme, témoigne le jeune enseignant. Après le réveil, je me prépare et prends ma moto pour aller en ville à la rencontre des amis pour causer autour du thé jusqu’à midi. Et après, je rentre pour le repas et me reposer sans avoir eu à faire quelque chose de fatiguant. Je ressors vers 16 heures pour encore aller prendre du thé avec d’autres amis jusqu’à la tombée de la nuit. Ensuite, je rentre encore pour le dîner pour quelques fois ressortir à nouveau. Rester à la maison à ne rien faire est décourageant. »

Son collègue Ibrahim Djiré, professeur de français lui aussi, est dans une situation identique. « Je suis chef de famille donc il me faut travailler. Je vais au chantier assister un ami menuisier. Il me paie par jour. Quand on finit un chantier, on peut faire deux ou trois jours sans en trouver un autre », affirme-t-il.

Différence de statuts 

Tandis que les enseignants fonctionnaires de l’État profitent de leur famille, à l’abri de tout souci financier. Ils peuvent compter sur leur salaire de chaque fin de mois. Ils peuvent même se permettre de partir en voyage pour bien se reposer en attendant la rentrée des classes. Outre ces avantages sur leurs homologues du privé, certains profitent même pour changer d’activités : jardinage, commerce, etc.

Voilà l’amer constat de l’un des secteurs les plus importants de notre pays. Cela interpelle les autorités en charge de l’éducation en particulier et à une plus grande échelle le Président de la Transition, qui doit inscrire l’éducation au centre des chantiers de la nouvelle République qui démarre.

Les autorités sont-elles au courant de cette situation ? Essaient-t-elles d’y remédier ? Dans tous les cas, c’est une réalité de notre pays.

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