Vaccination anti-Covid : malgré les assurances, une faible affluence
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Vaccination anti-Covid : malgré les assurances, une faible affluence

Des fausses informations autour du vaccin contre la Covid-19 au Mali et ailleurs suscitent la méfiance au sein des populations. Celle-ci est à  la base de la faible affluence sur les sites de vaccination au Mali. Pourtant, des experts  en la matière donnent  des assurances quant à l’efficacité  du vaccin.  

Cet article a d’abord été publié par La Sirène.

Le début de l’année 2021 a été marqué par le lancement officiel des vaccins dans le monde. Il existe, à  cet effet, plusieurs  types de vaccins. Mais seulement quelques-uns d’entre eux ont reçu une homologation. Abdoulaye Cissé de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) au Mali en cite cinq types : AstraZeneca, Johnson & Johnson, Sinoval, Moderna, Pfizer. Selon lui, Spoutnik, un sixième type, serait en essai pour son homologation.

« AstraZeneca, reçu à travers l’initiative Covax, est celui utilisé au Mali jusqu’à l’arrivée du vaccin Johnson & Johnson, le 5 août dernier », a ajouté M. Cissé. Il explique que Jonhson & Jonhson est un don du gouvernement américain à travers l’initiative Covax. Il s’agit de 151 200 doses qui seront réparties entre Bamako et les régions du Nord, a précisé M. Cissé. Ce vaccin  est unidose.

Selon l’ambassadeur des États-Unis au Mali, Dennis B. Hankins, ce don marque une nouvelle façon pour les États-Unis d’aider le peuple malien. « Ces vaccins font partie de l’engagement des États-Unis à fournir initialement au moins 25 millions de doses à l’Afrique », dit-il.

« La meilleure façon de prévenir la Covid-19 aujourd’hui est de se faire vacciner »

L’OMS explique que le vaccin sauve des millions de vies chaque année. Il consiste tout simplement à entraîner et à préparer le système immunitaire à reconnaître et à combattre les virus et les bactéries qu’ils ciblent. C’est en février 2021 qu’au moins sept vaccins différents avaient été mis à la disposition des pays par l’intermédiaire de trois plateformes par l’OMS.

Au Mali, à l’instar de beaucoup d’autres pays, la population a du mal à accepter le vaccin,  car, croit-elle, celui-ci engendrera d’autres problèmes plus sérieux que la Covid-19 elle-même. Pire, beaucoup pensent que cette maladie est juste une « politique » et ne croient pas à son existence.

Un acteur social, Alioune Gueye, guéri de la Covid-19, président du Réseau national des jeunes au Mali ( Renajem), constate une méfiance des gens vis-à-vis du vaccin. « C’est par rapport à tout ce qui se dit sur le vaccin et la maladie elle-même. Beaucoup ne croient surtout pas à l’existence de cette maladie », dit-il. Il invite ainsi la société civile à croire à l’existence de la maladie à coronavirus, car il a été lui-même victime de cette maladie en mai 2020. « Et la meilleure façon de prévenir la covid-19  aujourd’hui est de se faire vacciner », lance-t-il.

« Aucun décès ou d’infirmité »

Pour Alioune Gueye, c’est la sensibilisation qui n’a pas été à la hauteur, c’est  pourquoi les gens se méfient  de ce vaccin. « Pour renforcer  la sensibilisation, le gouvernement  doit impliquer impérativement les forces sociales : les leaders d’opinions, les chefs de quartiers, de villages, les associations, les médecins, les chercheurs doivent être mobilisées pour effectuer une vaste campagne de sensibilisation sur le vaccin de la Covid-19 afin que les populations adhèrent à cette vaccination », suggère M. Gueye.

Ibrahim Diarra, chef de service du CNI (Centre national d’immunisation), explique qu’on ne peut pas dire avec exactitude quel est le vaccin le plus utilisé contre la Covid-19 sur le plan mondial.  Ainsi, Abdoulaye Cissé  de l’OMS démontre que parmi les 396 000 doses reçues, 298 750 ont été utilisées et 97 250 doses rétrocédées. « Sur les 422.400 cibles prioritaires attendus, 148. 869 personnes ont reçu la première dose et 53.428 ont reçu la deuxième », détaille-t-il.

Diarra rassure que du début de cette vaccination contre la covid-19 à nos jours au Mali, aucun cas de décès ou d’infirmité engendré par le vaccin n’a été enregistré. M. Abdoulaye Cissé précise qu’il y a eu 700 MAPI (Manifestations post-immunisation) notifiés mais toutes mineures. « Comme tout autre médicament qui peut avoir des effets secondaires, indésirables, ce vaccin peut causer aussi quelques malaises mineurs de types maux de têtes, la fièvre, les courbatures, la nausée ou la diarrhée qui ont toujours été passagers», a ajouté M. Diarra. Il précise que ces malaises ne se remarquent aussi pas chez tous les vaccinés, juste chez quelques-uns d’entre eux.

Pour M. Cissé,  l’affluence n’est pas grande parce que la volonté politique souhaitée est insuffisante, la situation socio-politique du pays n’était aussi pas favorable et l’engagement des leaders et autres couches sensibles de la population a fait défaut et les rumeurs  ont pris le dessus. « Cette situation peut changer avec un plaidoyer pour un changement de comportement et pour un engagement communautaire », propose-t-il.


Cet article a été publié avec le soutien de JDH – Journalistes pour les Droits Humains et Affaires Mondiales Canada

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