Covid-19 et masques : le vrai du faux
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Covid-19 et masques : le vrai du faux

Parmi les mesures édictées pour prévenir la Covid-19, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) recommande le port du masque. Au Mali, le marché des masques offre divers types, pas toujours normalisés. Abdourahamane Diarra, pharmacien, toxicologue à l’Institut national de santé publique (INSP), nous aide à démêler le vrai du faux.

Cet article a d’abord été publié sur www.maliweb.net.

Le port du masque est une recommandation de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) afin de se protéger et limiter la propagation du virus responsable de la Covid-19.  Si le masque porté correctement ne suffit pas, à lui seul, pour garantir une protection absolue, son bon usage permet de prévenir la transmission interhumaine.

Trois catégories de masques barrières sont reconnus par les spécialistes de la santé. Il s’agit des masques de protection respiratoire (FFP), le masque chirurgical, les masques en textile dit « grand public ou faits maison ». Selon le Dr Abdourahamane Diarra, ces derniers types ont été développés dans le cadre de la pandémie de Covid-19. Ils sont en textile, lavables et réutilisables. Alors que les deux premiers types sont certifiés par des normes de sécurité et de santé européennes (norme NF EN 14683, et la norme NF EN 149).

« Les ventes ont explosé »

Le marché des masques est devenu florissant depuis l’avènement de la Covid-19. Au Mali, ils viennent de divers horizons au niveau local produits par les artisans locaux. D’autres sont exportés de la Turquie, de la Chine, d’Égypte et d’Europe, selon les pharmaciens. Et les spécialistes de la santé conseillent de s’approvisionner au niveau de la Pharmacie populaire du Mali (PPM), chargée d’approvisionner les structures de santé en masques normalisés. Même s’ils ne sont pas quantifiés, les masques disponibles au niveau de la PPM proviennent des donations des partenaires du Mali.  Les stocks emmagasinés sont acheminés au niveau de la direction de la pharmacie et du médicament, et aux différents centres de santé de la place.

Toutefois, certains revendeurs, consommateurs ainsi que des structures de santé préfèrent s’approvisionner autrement. En effet, la chaîne d’approvisionnement en masque est assez variée en cette période de pandémie. Entre les ventes en ligne, les dépôts des commerçants au grand marché de Bamako, et d’autres particuliers dont on ignore la source, les ventes des masques ont explosé au début de la pandémie.

« Je me fais livrer, mon fournisseur possède une boutique au grand marché de Bamako. J’ignore d’où proviennent les masques. Je le prends avec lui pour les revendre soit par paquet ou en détail », témoigne Toka Diallo, un jeune revendeur de masque de type chirurgical, rencontré devant l’entrée de la Cité administrative de Bamako.  Toka est à l’image de ces milliers de jeunes revendeurs sur les artères de la capitale, Bamako, vendant à la criée des masques barrières.

Selon notre spécialiste en santé, Dr Diarra, en la matière il n’y a pas de vrai ou de faux masque. Mais plutôt des masques aux normes reconnus, et des masques hors normes. Et il conseille de préférer ceux possédant « des notices ou étiquetage qui attestent leur conformité aux exigences essentielles de sécurité des produits, et les déclarent adéquats pour la santé ». Pour Dr Abdourahamane Diarra, les masques hors normes sont généralement fabriqués par les professionnels du textile ou « faits maison ». Car les performances ne sont pas encadrées ou testées. Cependant, il soutient que les autorités sont à pied d’œuvre pour empêcher la vente de ces types de masques, qui contribuent à saper les efforts consentis dans la lutte contre la Covid-19.

Masque textile et masque chirurgical

Néanmoins, les artisans locaux continuent à produire face à la demande grandissante. « Dans mon atelier de couture, nous faisons produisons des masques sur les tissus de pagne. Certaines clientes veulent faire assortir leur masque avec l’habit qu’elles portent. Également nous recevons des commandes de gens lorsqu’ils font des séminaires et autres », nous explique Estelle Lawson, propriétaire d’un atelier de couture à l’ACI 2000. Mme Lawson nous assure qu’elle veille au respect des normes.

En effet, au début de la pandémie, des rumeurs autour de la maladie ont fait croire que « les masques médicaux contiennent des substances qui rendent malades ». Et certaines personnes se déclarent allergiques au masque chirurgical, et ses barrettes élastiques.

Abdourahamane Diarra dément formellement cette allégation. Il soutient que l’innocuité est garantie avec les masques chirurgicaux. Car ces types de masque sont faits à l’aide de matériaux stériles. Et ils sont ensuite évalués à la fois sur leur capacité filtrante et sur leur respirabilité. « Donc ils ne sont aucunement nuisibles », assure-t-il.


  • Cet article a été publié avec le soutien de JDH journalisme pour les Droits Humains et Affaires Mondiales Canada.

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