Le transport routier reste le moyen de transport le plus utilisé au Mali pour les personnes et les biens. Mais ce moyen reste le plus risqué tant par le nombre d’accidents enregistrés et son corollaire de morts. Le développement passe par celui des infrastructures routières adéquates.
Les infrastructures de transport, il est indéniable, représentent un maillon essentiel de la chaîne de développement. On pourrait même dire que toute question de développement commence par les infrastructures routières : elles permettent de désenclaver les régions en facilitant l’accès et l’amélioration de la circulation des personnes et leurs biens. Grâce aux échanges commerciaux qu’elles facilitent, l’économie se fixe et développe.
Cependant, circuler à l’intérieur de notre pays, du moins dans certaines régions, est devenu un vrai casse-tête. Entre les gigantesques nids de poules ou dos d’ânes et la peur d’être attaqué à tout moment par des bandits armés, voyager à l’intérieur du pays est plus qu’inquiétant dans certaines zones.
Accidents de la circulation
Au Mali, le manque d’infrastructures routières nécessaires a plusieurs conséquences, dont les accidents de la route. Même si plusieurs autres facteurs expliquent le phénomène comme la défaillance technique, très souvent à cause du manque ou d’irrégularité de la visite technique ; l’excès de vitesse et l’état défectueux des routes.
Malgré les multiples campagnes de sensibilisation et d’interpellation des acteurs, les accidents de la circulation continuent de faire des morts. Et ceux impliquant les transports en commun ainsi que les gros camions transportant les marchandises causent le plus de morts.
Il est difficile de situer les statistiques spécifiques des accidents et victimes d’accidents de véhicules au Mali. Les accidents des cars sont généralement provoqués par « l’excès de vitesse de [certains] chauffeurs qui conduisent souvent avec une vitesse anormale. Dans des cas, ce sont les passagers qui leur crient dessus pour qu’il réduise la vitesse », témoigne un rescapé d’accident de car sur la route de Ségou. Cette route qui, faut-il le rappeler, est la plus catastrophique en termes de pertes humaines depuis des dernières années.
L’état des routes
Pour Karim Danioko, chauffeur de camion d’importation et d’exportation de marchandises, « le renversement des camions a d’autres explications qui sont souvent indépendant de la volonté du chauffeur. Les goudrons sont remplis des nids de poules, le chauffeur est souvent obligé de carrément laisser la route pour les bordures qui sont dégradées. Avec la charge qui est aussi souvent de trop, le camion a plus de chance de se renverser sur lui-même ». Il n’omet pas la responsabilité des chauffeurs qui ne respetent pas le code de la route, notamment la limite normale de la vitesse.
Les gros camions, souvent en surcharge, se renversent sur les bords de la route. Les raisons évoquées sont, en plus de la surcharge, l’état de la route. La route internationale reliant Bamako à Dakar, passant par Kita-Kéniéba, fait partie d’une de ces routes qui contribuent énormément au développement économique du pays. Cela par les échanges commerciaux qu’elle facilite, non seulement entre les deux capitales, mais aussi les zones qu’elle traverse. Mais aujourd’hui, elle est devenue une route dangereuse voire catastrophique tant sur le plan économique, avec les camions qui se renversent avec leur chargement mais aussi sur le plan sécuritaire.
Pour qu’une économie se développe, que de la richesse soient créée et que la prospérité soit partagée, il faut des infrastructures routières de qualité afin que les personnes et les biens puissent circuler librement, facilement et en toute sécurité. Le développement passe par le celui des infrastructures routières adéquates.