Pour s’engager résolument dans la voie du progrès et du développement socio-économique, le Mali doit relever de nombreux défis. Parmi les priorités, se place l’urgence de développer un réseau d’infrastructures ferroviaire, routière et fluviale
Selon les données issues du document de Politique nationale des transports, des infrastructures et du désenclavement (DPNTID), le Mali dispose d’un réseau ferroviaire de 1 286 km qui relie Dakar à Bamako dont 642 km au Mali. Le réseau routier compte, quant à lui, est estimé à 89.024 km. Un total de 2 4000 Km sont aménagés, correspondant à une densité routière de 1,80 km/100 km2, l’une des plus faibles d’Afrique. Pour ce qui est du réseau fluvial, le Mali dispose de biefs navigables sur les fleuves Sénégal et Niger totalisant 2334 km de voies, mais qui ne sont navigables que sur 4 à 7,5 mois par an.
Globalement, le secteur des voies de transport au Mali est sous-doté. Le désenclavement intérieur et extérieur de notre pays a encore du chemin à faire, avec des routes impraticables, des localités inaccessibles et, par conséquent, une économie au ralenti durant une bonne période dans l’année. C’est pourquoi les Assises nationales de la refondation (ANR) ont recommandé de développer un réseau d’infrastructures ferroviaire, routier et fluvial.
Facteur de développement
Le développement du Mali passe par la réalisation d’investissements massifs dans la construction et le développement des routes. N’ayant pas de débouché sur la mer, le Mali assure son contact, à travers la circulation des biens et des personnes, avec d’autres pays via les routes. Les infrastructures routières contribuent fortement à l’essor de notre économie. À lui seul, le transport routier assure 80% des flux d’échanges extérieurs en transit à partir des ports de Dakar, d’Abidjan, de Conakry etc. Cela dit, il convient de diversifier nos voies de transport en remettant en état ou en développant aussi les infrastructures ferroviaires et fluviales.
En plus de favoriser les échanges commerciaux et dynamiser la productivité, la création d’infrastructures de transport permet, dans son sillage, la création d’emplois et la multiplication d’activités génératrices de revenus, le désenclavement de nombreuses localités et l’accès à des services sociaux de base. Sans route, il n’y a pas d’accès à l’école, aux structures de santé entre autres. L’existence de voies de transport fluides et viables permet de réduire les coûts des transports et donc le coût des produits. Le développement des routes favorise, à n’en pas douter, la croissance économique avec la création de marchés, d’espaces de commerce et d’entreprises, qui permettent la création et la distribution de richesses.
Jusque-là, dans les zones rurales, les populations comptent principalement sur les moyens intermédiaires de transport : la marche, la brouette, les charrettes, la bicyclette pour assurer leur mobilité. En milieu urbain, avec une démographie en forte croissance, les infrastructures routières disponibles sont insuffisantes, ce qui provoque des bouchons et une dégradation des routes.
Protéger et entretenir
Le développement d’infrastructures de transport doit s’accompagner de mesures de sécurité routière et de sécurité physique des biens et des personnes dans une large mesure. Des voies de transport en mauvais état favorisent les accidents de la circulation et des pertes en vies humaines. Ce qui porte un coup au développement de notre capital humain. Il faut aussi prendre en compte la teneur des menaces djihadistes et du banditisme de grand chemin. La disponibilité d’infrastructures routières viables est de nature à augmenter ces menaces dans un contexte d’insécurité, à travers la fluidité des voies d’accès et la facilitation de la mobilité.
Il ne suffit pas seulement de bâtir des infrastructures de transport, il faut aussi les protéger et les entretenir. Il faudrait qu’elles répondent également aux exigences de qualité afin qu’elles puissent servir au mieux les populations. Des mesures vigoureuses doivent être prises contre les pratiques de surcharge des camions et remorques de transport qui dégradent, en partie, nos routes.
Plus de soixante ans après l’indépendance, les Maliens aspirent désormais à un pays prospère et développé. Pour cela, l’État doit mettre au cœur de ses politiques publiques la construction d’infrastructures dans tous les secteurs et, en tête de priorités, dans le secteur des transports.
Merci beaucoup d’avoir partagé vos recherches avec nous