Certaines voies, à l’image de celle qui relie Bamako à Kayes, font de plus en plus de victimes à cause de leur mauvais état.
Kayes est la première région administrative du Mali. Cette ville, communément appelée la « cité des rails », est à une distance d’environ 618 kilomètres de Bamako, la capitale. La route qui lie les deux villes est la route nationale numéro un (RN1). Elle fait partie des plus empruntées du pays par le fait qu’elle relie le Mali au pays voisin, le Sénégal. Ce qui fait que les gros camions important les marchandises du Sénégal, les bus de transports et d’autres véhicules la fréquentent énormément.
Cependant, force est de constater que son état de dégradation est source de problèmes pour les usagers. Les accidents de circulation, on en compte beaucoup sur cet axe routier. Face à cette situation, certains expriment leur ras-le-bol et demandent sa réhabilitation, car elle constitue un véritable danger pour la sécurité routière.
Trop d’accidents
Les accidents sur cette voie sont monnaie courante. Souvent, ils coutent la vie à certains usagers. Il est rare de l’emprunter sans voir un véhicule renversé sur le flanc. Yacouba Koné, chauffeur routier, fait la navette entre Bamako et Dakar. Koné déplore le mauvais état de la voie et fait part du danger qu’ils encourent, lui et les autres usagers : « Il n’est pas facile de faire le trajet Bamako – Kayes. Il faut vraiment être patient et faire preuve de prudence. Ensuite, le véhicule doit rouler à la vitesse d’une tortue.»
A en croire ce chauffeur, parcourir le tronçon Bamako-Kayes relève d’un véritable parcours du combattant. Il n’est pas le seul à exprimer son exaspération. Ayouba Samaké, chauffeur de car dans une compagnie malienne de voyage, fréquente cette route depuis des années. Il y a quelques années, sa voiture est entrée en collision avec une voiture personnelle. Le pire a été évité : « Je venais de Kayes avec plus d’une trentaine de passagers à bord de mon véhicule. C’était entre Kayes et Diéma. En voulant éviter les nids de poules qui parsèment le goudron, nous nous sommes cognés. Heureusement, nous avons pu éviter le pire par coup de chance. »
« Le jeu en vaut la chandelle »
En 2019, plusieurs riverains avaient installé des barricades sur les routes pour réclamer la réparation de cette route. Des manifestants avaient même bloqué le pont. En réaction, le gouvernement d’alors avait fait un communiqué dans lequel il expliquait ne pas avoir les ressources financières pour la reconstruction de cette voie qui coûterait 350 milliards de francs CFA Néanmoins, il avait promis la réfection préliminaire d’urgence. Deux ans après, la route garde son allure piteuse et continue de faire des victimes.
Bien que cette réhabilitation soit un chantier pharaonique, il est évident de reconnaitre que le jeu en vaut la chandelle. Aux accidents de la circulation provoquées par cette route, s’ajoute l’amortissement précoce des véhicules qui s’y aventurent.