Il est impérieux de créer une brigade spéciale, à Bamako, pour surveiller le fleuve Djoliba et le mettre à l’abri de certains comportements.
A Bamako, le fleuve est un endroit où faire ses besoins naturels n’est plus une honte ou un complexe. Pour les individus qui s’adonnent à ces comportements, le fleuve est la seule option pour se soulager…
Ces individus y défèquent, urinent. Des pratiques qui provoquent le développement d’insectes et de microbes polluant le fleuve Niger. Plus tard, ces défécations se transforment en sédiments fluviaux et se répandent sur une bonne partie de l’eau selon le rythme du vent, combiné à celui du mouvement de l’eau.
Ce qui est alarmant, c’est la consommation de ces sédiments par les poissons que les pêcheurs, à leur tour, vendent aux populations, sans qu’on ne sache s’ils poissons sont porteurs de maladies contagieuses ou pas.
Des personnes, sans déféquer ou uriner dans le fleuve, l’utilisent pour des rituels sacrificiels. Il n’est pas rare de voir les cadavres d’animaux (mouton, chèvre, poulet ou pintade) en décomposition, flotter sur l’eau. Les restes de ces animaux sont déchiquetés par les poissons ou échouent après avoir heurté un tronc d’arbre ou d’autres matières solides à l’intérieur du fleuve. Cette situation accroit le danger sur la santé des riverains.
Contamination du fleuve
Ainsi, le résultat de toutes ces pratiques demeure la contamination du fleuve, des poissons, des volailles aquatiques et des riverains utilisant ces eaux pour plusieurs raisons. Ces derniers risquent de contracter de nombreuses maladies diarrhéiques et dermatologiques comme la bilharziose, la fièvre typhoïde et d’autres pathologies sanitaires.
Ces agissements créent les conditions de leurs propres maladies à long terme. « Ces comportements salissent le fleuve Niger, surtout en cette période marquée par un faible ruissellement. Quand l’eau stagne, ces défécations et urines se combinent pour former une pourriture que vont consommer les poissons, qui à leur tour sont consommés par les humains. Donc, cela provoque la zoonose (maladie partagée entre les animaux et les humains). Cette situation accroit la chaine de contamination au sein des ces riverains avant de s’étendre au reste de la population », explique K. Barry, médecin à la clinique défi, à l’ACI 2000.
Les auteurs de ces pratiques ne prendront jamais conscience de leur incivisme envers ce patrimoine naturel commun, nourricier et rassembleur. Je pense donc que l’État doit créer une brigade spécifique de surveillance pour contraindre à changer de comportement vis-à-vis du fleuve.