#NeTuonsPasNosFleuves : à cause de la pollution, faible écoulement du fleuve Niger dans certaines zones lacustres
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#NeTuonsPasNosFleuves : à cause de la pollution, faible écoulement du fleuve Niger dans certaines zones lacustres

Des localités souffrent du faible écoulement des eaux du fleuve Niger. C’est le cas de la zone lacustre de la région de Tombouctou qui, selon le blogueur Abdouaye Darfa, a besoin d’une solution urgente.

Le Niger n’atteint plus certaines localités de la région de Tombouctou, singulièrement la zone lacustre (ensemble des lacs éparpillés entre Diré et Goundam). Dans ces zones, les communautés villageoises, quasiment tributaires du fleuve, souffrent du faible écoulement des eaux vers les anciens lacs comme (Horo, Télé, Fagubine etc.)

Ces lacs étaient pourtant alimentés par un bras du fleuve Niger et permettaient aux agriculteurs locaux de cultiver toute la provision céréalière de l’année en cours, en évitant ainsi la famine et l’exode des forces productives.

Tensions sociales

Ces deux dernières années, ces populations assistent, impuissantes, à une conjonction de facteurs climatiques et humains affectant à la fois leur survie et celle des animaux domestiques dépendants d’elles. En effet, avec la disparition de nombreuses marres, l’inquiétude d’une famine, à long terme, germe dans les esprits des paysans n’ayant d’autres alternatives que de faire des implorations pour avoir de la pluie.

Le tarissement répété de ces marres déstabilise l’équilibre écologique dans les zones lacustres, car les paysans, dans l’impossibilité de cultiver, migrent vers les villages proches arrosés par le fleuve. Cette situation n’est pourtant pas favorable à la cohésion entre les nouveaux arrivants à la recherche de terres cultivables et les autochtones revendiquant l’usufruit sur ces terres. Ainsi, le Niger est devenu un alibi nourrissant des tensions sociales sur fond d’occupation de terres qu’il arrose le mieux.

« Depuis plusieurs années, le fleuve a cessé d’arroser les marres de Raz-El-Ma, dans le cercle de Goundam. Ce qui m’a poussé à migrer vers Tonka, où l’eau et les terres agricoles sont abondantes, mais les gens de là-bas refusent de céder les terres au motif qu’elles leur appartiennent, se désole Faradji, un habitant de Goundam qui a dû finalement migrer à Bamako pour ses activités de maraichage jardinier. Beaucoup d’entre nous n’arrivent pas à trouver une terre aux cotés de nos frères qui savent que nous avions fui les nôtres à cause du tarissement du fleuve.»

Comportements inciviques

Les causes du tarissement des marres et du faible écoulement des eaux du fleuve vers les lacs impliquent, en grande partie, les agissements des riverains. Ces derniers ont transformé le fleuve en dépotoir à ciel ouvert dans lequel sont jetés des tonnes d’ordures constituées de matières solides. Celles-ci se combinent pour former un sédiment qui s’enfouit à l’intérieur du fleuve, réduisant ainsi le régime normal d’écoulement des eaux vers les zones lointaines pour alimenter les lacs.

En plus des facteurs humains, notons également l’ensablement du fleuve Niger depuis des décennies à cause de l’avancée du désert vers le Sud du Mali, sans qu’aucune initiative concrète n’ait été entreprise par les autorités publiques pour sauver le Niger d’une mort lente.

Aujourd’hui, les populations de la zone lacustre sont victimes des comportements inciviques et le manque de protection du fleuve. Au regard des enjeux vitaux que recouvre le fleuve Niger, il est urgent de procéder à un dragage d’entretien sur tout le territoire national pour permettre l’écoulement normal des eaux.

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